Et maintenant, semaine bonus ?

Les OM-Bordeaux ne sont pas souvent spectaculaires (quatre 0-0 lors des dix dernières années), l'édition de la saison 2017-2018 n'a pas échappé à la règle. En fin de match, l'OM a même dû défendre, préserver son avance, et c'est un peu comme si on avait oublié que cela existait aussi dans le football. Cet OM de 2018, c'est l'OM de Dimitri Payet et de ses passes de velours. Alors forcément, lorsque Clinton Njie fonce balle au pied jusqu'au poteau de corner pour gagner du temps, cela surprend. Mais enfin, il ne faut pas non plus faire la fine bouche. Cette fois-ci, l'OM s'est imposé, et comme un symbole, le but décisif a été inscrit par Florian Thauvin de la tête sur corner quand il n'a pu faire la différence balle au pied ou dans une combinaison avec ses partenaires. C'est humain, cette équipe ne peut pas enchaîner les performances de haut vol tous les trois jours. Mais est-ce qu'il faut alors s'inquiéter, se dire que c'est le début de la fin, et que l'effectif va s'user avec le calendrier démentiel pour finir par exploser en plein vol ? Car la prochaine semaine qui ne comporte qu'un match au programme est encore loin à l'horizon... 

En principe non, l'OM va pouvoir gérer. Car il y a match et match. Déjà jeudi en Ligue Europa pour le retour à Braga. L'avance du match aller permet d'envisager un retour qui devrait être calme. Même si tout est possible, et qu'il faudrait par exemple éviter de laisser Thauvin à Marseille pour chauffer à blanc les Portugais, il y a la place de fournir un match sérieux, avec quelques aménagements, pour préparer le match le plus important de la semaine, le déplacement à Paris. Pour cela, on devrait pouvoir faire confiance à Rudi Garcia. Contre Bordeaux, l'OM n'aurait pas pu l'emporter sans l'activité de Sanson et Zambo Anguissa au milieu de terrain ainsi que sans l'efficacité de Thauvin. Les trois hommes ont démarré le 1/16e de finale aller sur le banc des remplaçants, de quoi être plus frais. Ce sera peut-être à d'autres de faire la différence au Parc des Princes. Le tout, c'est d'être porté par cette dynamique et cet état d'esprit, qui permet aux jambes de peser moins lourd. A l'image d'un Lucas Ocampos, qui rentre sans état d'âme après l'heure de jeu pour défendre aux quatre coins du terrain alors que sa prestation du jeudi aurait pu lui laisser augurer une plus belle part du gâteau. 

Dimanche, ce sera Paris. Kamano et De Préville vont laisser place à Cavani et Neymar. En ballotage défavorable en Ligue des champions, le PSG va viser deux victoires de prestige contre l'OM pour remonter son moral à bloc avant le match retour de Ligue des champions contre le Real Madrid. Ce pourrait donc être le mauvais moment pour les jouer sauf que les Phocéens ont l'avantage de ne pas avoir de pression. Une défaite en championnat ne serait pas dramatique vu qu'il y a désormais un écart de six points de fait avec Lyon. Evidemment, ça ne veut pas dire qu'il faut laisser échapper la victoire ni même qu'il faut refuser de jouer la gagne. Mais l'OM n'a rien à perdre. Et donc quelque part, tout à gagner.