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Et à gauche on fait quoi ?
SaisonPublié le 29/05 à 07:00

Et à gauche on fait quoi ?

Cette saison, l'OM a utilisé cinq joueurs au poste de latéral gauche (Doria, Rekik, Hubocan, Evra et Bedimo) alors que seuls les deux derniers pouvaient être considérés comme des spécialistes du poste. Bien la preuve qu'il y a un problème, ou plutôt deux : les blessures et un effectif "bâti en dépit du bon sens", pour reprendre l'expression de Rudi Garcia qui a fait tant parler. Autant dire que pour la saison qui s'annonce, l'ancien entraîneur de la Roma sera attendu au tournant par ceux qui se sont sentis visés par la formule, et qui sont encore au club pour certains. Le plan a été dégainé dès le mercato d'hiver et sur le coup, il avait de l'allure : Patrice Evra débarque amener son expérience pendant 18 mois. Le temps pour celui qui vient de faire 11 ans à Manchester United puis à la Juve d'apporter tout son savoir sur ce qui fait "grand club" à la nouvelle direction, mais aussi former son successeur pour s'arrêter avec le sentiment du devoir accompli, en ayant passé le relais. Cinq mois plus tard, où en est le plan ?

Bedimo veut rester

Patrice Evra a bien fini la saison. Un match au top contre Nice, une prestation solide à Bordeaux, alors que certains de ses coéquipiers commençaient à être inhibés par l'enjeu de la confrontation directe. Mais contre Bastia, pour l'ultime journée, Garcia aurait aimé le voir plus offensif. Pas de quoi donc définitivement enterrer les doutes pour "Tonton Pat", dont le match cauchemardesque contre le PSG (1-5) n'a pas été effacé de la mémoire collective. Au moment de revenir, Evra a expliqué qu'il a démarré dans son nouveau club blessé, porté par l'envie, qu'il n'aurait pas dû. Un joker bien connu dans le monde du football. Son ego va le pousser à tout donner, à faire une préparation de feu. Mais cela va-t-il suffire ? Surtout, dans le plan initial, Evra devait aussi former son successeur, et il ne semble visiblement pas actuellement dans les rangs de l'OM. Henri Bedimo avait suscité de l'espoir en étant la première recrue l'été dernier, il a beaucoup déçu par ses blessures et son manque d'apport offensif. Flop, merci, au revoir ? Il ne l'entend pas de cette oreille. Il a refusé des offres étrangères lucratives pour s'engager trois ans à l'OM. Il ne va pas donc quitter le club alors qu'il a le sentiment de ne pas avoir eu sa chance en étant en pleine possession de ses moyens, lui qui s'est blessé après 12 minutes lors de la première journée... Si Karim Rekik devrait quitter le club, ce n'est pas encore sûr pour Doria et Hubocan, qui ne mettent pas le fax présidentiel à la Commanderie en surchauffe. 

Une chance à saisir pour Kamara et Rocchia ?

Sans départ dans les prochaines semaines de ces éléments, et alors que les besoins prioritaires en matière de recrutement sont autres (défense centrale, attaque), Rudi Garcia va donc peut-être temporiser pour ce poste, lui qui ne peut prendre qu'un joueur qui accepterait de démarrer doublure pour ne pas froisser Patrice Evra. Il sera peut-être trop tard pour les pistes intéressantes type Ferland Mendy (Le Havre). Mais ce temps d'attente va peut-être permettre à une solution interne d'éclore. En finale de la coupe Gambardella, Christopher Rocchia s'est offert un beau statut de "hype" chez les supporters marseillais : comprendre une tendance dont on parle car on sait qu'elle va être émergente. S'il signe son premier contrat pro à l'OM, Boubacar Kamara pourrait aussi grappiller du temps de jeu sur un côté. C'est ce qu'assurait Garcia il y a quelques jours, assurant ne pas vouloir le faire signer juste pour faire le nombre (vous pouvez retrouver ses propos en vidéo). Si Alphousseyni Sané, qui a signé pro l'été dernier mais qui vient de passer lui aussi une saison gâchée lui aussi par les blessures, semble avoir laissé passer sa chance, Rocchia et Kamara pourraient proposer à l'entraîneur un pack remplaçant complet. Le premier pourrait jouer les rencontres où l'on attend que l'OM attaque alors que le second serait là pour assurer le coup dans les parties où il faut avant tout être solide. Le parrainage de tonton Pat' prendrait alors tout son sens. A eux de saisir leur chance dès les premiers jours de la reprise, dès les premiers matchs amicaux. Et de signer leur premier contrat pro dans leur club formateur. Sinon, le club pourra toujours ajuster au mercato.