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Crise de confiance à l'OM
SaisonPublié le 27/01 à 07:00

Crise de confiance à l'OM

Jeudi dernier, à la veille du déplacement à Nice, sur une question somme toute anodine sur la présence ou pas de Doria dans le onze, on a senti un Marcelo Bielsa très irrité. Pourtant, les questions sur son défenseur central brésilien, El Loco en a l'habitude. Mieux, c'est lui-même qui avait révélé son désaccord sur son recrutement l'été dernier, lors de sa fameuse conférence de presse et de sa charge contre Vincent Labrune.

Bielsa agacé ?

Vieux routier du circuit, Bielsa n'ignore rien du système médiatique. Il sait parfaitement que la titularisation en défense centrale d'un Morel, d'un Aloé ou d'un Sparagna, lorsqu'on a en magasin le capitaine des Espoirs brésilien, soulève des questions. Mais là, il a semblé perdre son sang froid, tout comme lorsqu'il a expliqué qu'il parlait à son président quand ce dernier le convoquait, et que cette procédure était normale. Évidemment, elle ne l'est pas. La relation de confiance entre un entraîneur et son président est même à la base de la bonne santé d'un club, en tout cas sur le long terme, voire le moyen.

Confirmant cette nervosité, des sources proches du club évoquent la mauvaise humeur actuelle de l'Argentin. Son inhabituelle véhémence au bord du terrain vis-à-vis des arbitres la démontre aussi. Évidemment, l'explication la plus simple, et la plus rationnelle, tient bien sûr aux résultats. Et cette baisse de régime s'explique, elle aussi, facilement. Entre blessures, suspensions et Coupe d'Afrique, l'effectif de Bielsa est décimé et il attend certainement du renfort, qui viendra... ou pas. De là à lier cette attente avec sa nervosité actuelle, il n'y a qu'un pas.

Et quid des joueurs ?

De l'autre côté, celui des joueurs, c'est plutôt au niveau de la confiance que le bât blesse. Cette confiance qui faisait de l'OM une machine à martyriser ses adversaires, et à gagner les matchs, quasiment sans aucun suspense. Ce sentiment de supériorité semble s'être envolé. Là encore, on entend des bruits en provenance de la Commanderie. On parle de saturation, ce qui n'a rien d'étonnant. Il est plus facile d'encaisser des doubles séances d'entraînement interminables lorsque les résultats s'enchaînent, pareil pour les séances vidéo ou les répétitions de gammes. Bien sûr, cela ne concerne pas tout le monde. Les jeunes sont toujours aux anges, car ils savent qu'ils ont leur chance comme jamais, et ils ne peuvent qu'adhérer. Au pire, ils retrouvent une réserve qui flambe et joue la remontée en CFA. Ce groupe élite, mis en place au printemps dernier par Bielsa et son staff, est une vraie réussite, soit dit en passant, un vrai pas en avant pour le club qu'il ne faut pas occulter. Mais chez les pros, ça grimace, en terme de résultats et de contenu. Payet ne marche plus sur l'eau, Gignac ne fait plus peur, Imbula rentre dans le rang... On a parlé de la légèreté de l'effectif, mais on peut aussi parler des fins de contrat et de l'avenir qu'il faut préparer pour certains joueurs. Mais il n'y a pas qu'eux. Les autres doivent aussi savoir de quoi demain sera fait. Bielsa doit leur montrer qu'il reste plus que jamais leur patron de l'équipe, et, de son côté, Vincent Labrune doit lui aussi montrer qu'il accompagne son coach dans son projet, montrer qu'il dirige un club ambitieux, celui que l'on donnait en exemple il y a de cela quelques semaines. En un mot, réinstaurer cette confiance, ne surtout pas la laisser s'évaporer.

Les défaites à Nice et à Montpellier ? Anecdotiques, ou presque, car l'OM n'est pas décroché. Les quatre points d'avance de Lyon ? Il n'y a pas si longtemps, les Lyonnais étaient très loin derrière et il reste encore seize matchs à disputer. Mais Jean-Michel Aulas et Hubert Fournier se parlent, forment un vrai duo, et il n'est pas interdit de prendre exemple. C'est même fortement conseillé. Alors, quelle sera la réponse des deux hommes forts du club à ces questions ? L'avenir le dira, et elle est très attendue en tout cas.