Ce que pense vraiment Florian Thauvin

Pour la deuxième saison consécutive, Florian Thauvin rafle donc le prix de Phocéen d'Or. Le huitième pour être précis, alors qu'il avait déjà le précédent, ce qui en fait le premier joueur de l'OM à conserver son prix. Evidemment, le titre n'existe que depuis 2011, il y a fort à parier que Jean-Pierre Papin ou Josip Skoblar en leur temps auraient pu faire mieux. Pour être complet, cela ne lui garantit pas non plus une place de titulaire avec l'équipe de France, un accessit en Ligue des champions, ce n'est qu'une récompense individuelle dans un sport collectif. Mais c'est tout de même une performance. Car le système d'attribution de ce trophée, qui fait participer les groupes de supporters, les internautes et les journalistes, mois après mois, le rend incontestable. Evidemment, il y en aura toujours pour dire que Luiz Gustavo mérite plus, qu'il joue à un poste plus reculé, éloigné des projecteurs, alors que Thauvin sait avant tout comment enquiller les buts contre le FC Metz. Mais à y regarder de plus près, quatre mois dans l'année, toujours par ce jury complet, le milieu offensif a été élu joueur du mois. Ce n'est arrivé que deux fois au Brésilien. Le choix de Thauvin est une évidence qui sacre quelque part le public marseillais, qui prouve contrairement à la description qui lui est faite encore de temps à autre, qu'il ne se souvient pas uniquement des deux ou trois dernières semaines de compétition. Avant de rejoindre l'équipe de France, Florian Thauvin a reçu son trophée. Avec joie, il a même confié avoir suivi l'évolution du scrutin tout au long de l'année. L'occasion de se livrer sur sa situation actuelle et de répondre avec beaucoup de franchise à vos questions, sur son absence dans les gros matchs, l'équipe de France ou encore son avenir. Des questions qui ressemblent, évidemment, à celles auxquelles il a répondu pour Eurosport et qui ont fait couler beaucoup d'encre il y a seulement quelques heures. C'est intéressant car, à bien y regarder, le discours est le même, et il n'est peut-être pas si polémique. C'est à retrouver également en vidéo.

Félicitations Florian, tu conserves ton titre de Phocéen d'Or, ce qui n'était jamais arrivé...

Florian Thauvin : "C'est une immense fierté, un honneur. Je suis chaque année avec attention le Phocéen d'Or. Ca fait deux années de suite que j'arrive à le remporter, j'en suis très heureux. Merci, je vous remercie tous (aux supporters, ndlr), c'est grâce à vous que j'ai pu remporter ce trophée. Merci de votre soutien, d'être derrière moi, derrière nous. On ne vous oublie pas, on pense toujours fort à vous, merci beaucoup.

La question qui revient le plus souvent chez nos internautes, c'est la question sur les gros matchs...

F.T. : "C'est clair qu'une saison ne se joue pas sur trois ou quatre matchs, il faut être bon dans tous les matchs. Quant aux grands matchs, ça me fait vraiment rire parce que les fois où on m'a reproché mes performances dans les gros matchs, je n'étais pas seul sur le terrain. A chaque fois, on est tous passés à côté de nos matchs. On a pris deux fois 3-0 contre Paris, on a pris 3-0 contre l'Atletico, on peut remettre en question mon match contre Lyon, mais pour le reste je ne le permets pas. C'est bien de dire qu'on est une équipe, on ne peut pas taper sur un ou deux joueurs quand ça ne fonctionne pas. Soit c'est toujours l'équipe, soit ça ne l'est pas. Et pour un mec qui n'a pas été là dans les gros matchs, j'ai quand même marqué contre Paris à l'aller, fait une passe décisive à Monaco même si on a pris une déroute, j'ai été très bon au retour contre Monaco, j'ai marqué en quart de finale d'Europa League et en demi-finale... Donc vous pouvez continuer à parler sur ça, ça me fait plaisir."

L'an dernier, on t'avait parlé du fameux double-double (10 buts et 10 passes) que tu avais réussi toutes compétitions confondues, cette fois-ci, rien qu'en L1 tu y es parvenu (22 buts et 11 passes) ! Tes stats sont énormes quand même. Tu as été revalorisé également l'été dernier, tu t'es mis une pression aussi par rapport à ça ?

F.T. : "Dans tous les cas, je sais qu'on ne me ratera pas si ça se passe mal. J'en ai déjà fait les frais. Quand un joueur de foot fait une bonne saison, on l'attend encore plus la saison d'après. Pour moi, c'était important de faire encore mieux pour confirmer que ce n'était pas qu'une seule saison, j'ai prouvé que j'étais capable de le faire. L'objectif sera de faire encore mieux la saison prochaine."

En équipe de France, tu as aussi une carte à jouer, tu es passé par des moments difficiles, ça apporte un plus. Tu as le mental pour faire la décision dans les dernières minutes ?

F.T. : "Ca a été le cas cette saison où j'ai marqué plusieurs fois dans les dernières minutes. Ca fait partie de mes qualités, je suis un battant, je ne lâche rien. Il faudra que je garde cette qualité. Je donne tout jusqu'au coup de sifflet final et je ferai pareil avec les Bleus."

Tu as très peu joué avec l'Equipe de France, tu penses que Deschamps a testé ta capacité à te fondre dans le groupe ?

F.T. : "Chaque joueur du groupe est important. Quand on va en Equipe de France, on sait que c'est une chance exceptionnelle, c'est un rêve dont je profite pleinement. Il faut des joueurs bons sur le terrain et d'autres qui soient positifs derrière eux. Pour l'instant ça a été mon rôle. Je le prends volontiers. Je donnerai toujours le maximum pour pousser mes coéquipiers."

Tu es dans le top 20 des meilleurs buteurs de l'OM de l'histoire, ça te rend fier ? Est-ce que tu te dis que cette période prolifique peut changer si l'OM recrute un avant-centre de niveau supérieur ?

F.T. : "J'en suis fier, d'autant que je ne suis pas attaquant de pointe. Ca me tient à coeur de marquer l'OM. Moi, je suis un ailier, mon boulot c'est de faire des passes décisives et faire briller mon attaquant. Si je peux marquer, je ne vais pas m'en priver. Si un grand attaquant arrive ou pas, je le mettrai dans les meilleures dispositions et ce sera une bonne chose pour tout le monde."

Et l'avenir ? Sauf offre d'un monstre européen, il n'y a pas de question à se poser ?

F.T. : "On verra. On est au coeur d'un beau projet, qui grandit bien. Je me sens très bien à l'OM, je ne suis pas pressé de partir. J'ai toujours envie de progresser et progresser, ça passe par jouer la Ligue des Champions. Je suis très bien dans mon club."

On parle des années Niang, par exemple, dans quelque temps on pourra parler des années Thauvin tu penses ?

F.T. : "Si c'était le cas, ça me ferait énormément plaisir. J'espère que les gens garderont un bon souvenir de moi, je n'ai jamais triché, j'ai toujours donné le meilleur de moi même, j'espère qu'ils ne l'oublieront pas."

Te souviens tu de ton fameux 'Qui se justifie s'accuse' ? C'est grâce à ces moments-là que ça va très bien maintenant avec Dimitri Payet ?

F.T. : "C'était ma première conférence de presse quand je suis arrivé, je m'en souviens très bien. J'étais jeune et fougueux. Ces moments-là ont fait l'homme que je suis aujourd'hui. Parfois, quand ça se passe comme on a envie, on est tous très tendus et on peut avoir un comportement nerveux et excessif. Aujourd'hui il en faut beaucoup pour m'énerver, on grandit."

Quel est l'entraîneur qui t'a fait le plus progresser ? Rudi Garcia ?

F.T. : "Ce qui est bien avec le coach, c'est qu'il ne tient pas compte de l'âge. Tout le monde peut jouer. Le coach me fait confiance et j'ai envie de lui rendre. Chaque entraîneur m'a fait progresser, je les remercie tous, ils m'ont tous appris quelque chose."