C'est tellement mieux comme ça !
Il y a eu des années où l'on attendait le mardi pour la Champions League, mais ça, c'était avant, et il faudra attendre encore un peu avant d'y replonger. Mais la soirée d'hier valait quand même le coup de veiller un peu plus tard que d'habitude, car l'OM ne se paye pas l'Olympique Lyonnais tous les jours, qui plus est grâce à Doria. Les petits malins qui ont sauté sur l'occasion pour s'offrir une place à tarif réduit ne l'ont pas regretté, et ils ont bien eu raison. Cet OM volontaire, solidaire, s'est dépouillé pour nous offrir une qualification face à Lyon, et ça, ça n'a pas de prix. Si le niveau technique n'a pas toujours été au rendez-vous, cet OM-Lyon a tenu ses promesses dans le suspense et dans l'état d'esprit. Gomis et ses partenaires ont montré qu'à défaut d'être une grande équipe, l'OM avait du coeur. Rudi Garcia a réussi à créer une base sur laquelle les nouveaux arrivants vont pouvoir exercer leur talent, et on s'en délecte déjà.
Car évidemment, l'autre actualité de ce "super tuesday", c'était aussi la fin du mercato. Cette fameuse "dernière ligne droite", tellement scrutée par les supporters avec ses surprises de dernière minute, pas toujours les meilleures, d'ailleurs. Des surprises, il n'y en a pas eu cette année, et on peut même ajouter qu'il n'y en a pas eu du tout, tout au long de ce marché d'hiver. Les recrues annoncées ont fini par arriver, ce qui est assez rare. Sanson, Evra, Payet et Sertic ont été tour à tour des rumeurs, des pistes, des négos, et ont finalement signé. Un scénario sans accrocs, preuve que lorsque l'envie et les moyens sont là, tout devient beaucoup plus simple, même à l'OM.
Au final, ce mercato aura été conforme à l'idée qu'on s'en faisait. L'équipe McCourt se devait de montrer ses muscles dans ce milieu où tout le monde l'attendait, et elle l'a fait, notamment dans le périlleux dossier Payet. Il ne fallait pas trembler, et surtout ne pas reculer au moment de finaliser ce transfert qu'elle avait érigé en porte-drapeau. Peu importe le prix du transfert, très élevé pour un joueur de son âge. Peu importe ce salaire estampillé "Premier League", qu'il faudra régler chaque mois durant quatre ans et demi, le sujet n'est pas là. Il y a un OM à reconstruire, un stade à remplir, une passion à réveiller, et tout cela a un prix. Longtemps, dans l'élan de la folie des années 90, le peuple marseillais a pris le chemin du stade de manière mécanique, quels que soient les résultats et le spectacle proposé. Mais le temps a fini par passer, la crise aussi, et le Vélodrome s'est vidé en même temps qu'il s'agrandissait, dévoilant chaque semaine un peu plus la couleur de ses sièges vides. Une image douloureuse que JH Eyraud et ses équipes doivent à tout prix gommer, et pour cela, il n'y a pas de recette miracle. L'OM doit aligner de grands joueurs, nous raconter de belles histoires, et soulever des trophées. Dimitri Payet et Patrice Evra sont là pour écrire les premières pages, d'autres arriveront l'été prochain. En attendant, les supporters que nous sommes contribueront à l'effort en retournant au Vel' pour les encourager. C'est le sens de l'histoire, et on a envie d'y participer !