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Bouna Sarr en marche forcée vers les Bleus
SaisonPublié le 23/10 à 07:00

Bouna Sarr en marche forcée vers les Bleus

En fin de saison dernière, on commençait déjà à se poser la question, et nous n'étions pas les seuls. Préoccupé par l'état du genou de Djibril Sidibé, le staff des Bleus avait entamé un tour d'horizon des latéraux droits français, et Bouna Sarr en faisait partie. Finalement, Didier Deschamps a sorti du chapeau un certain Benjamin Pavard, et l'expérimenté Mathieu Debuchy lui est passé devant pour la liste des réservistes grâce à une belle fin de saison avec Saint-Etienne. Mais, à 26 ans, quelque chose nous dit que Bouna est loin d'avoir abdiqué, et ses performances actuelles dans le couloir droit olympien continuent de titiller l'oeil du sélectionneur. Longtemps dragué par les sélections guinéenne et sénégalaise, le natif de Lyon semble désormais sur le point de forcer le verrou des champions du monde et, franchement, ce ne serait pas démérité.

Encore une grosse performance à Nice

Preuve de cet intérêt de Deschamps : cette présélection reçue il y a 15 jours pour le dernier rassemblement des Bleus face à l'Islande et l'Allemagne. Encore une étape de franchie pour l'ancien attaquant du FC Metz, reconverti en formidable contre-attaquant par Rudi Garcia. Certes, une préconvocation ne garantit pas un billet pour le Graal la prochaine fois, mais elle le rapproche encore du carré VIP du foot français, comme il le confiait en fin de semaine dernière à RMC : "J’ai reçu ma première présélection pour le dernier rassemblement. Ça fait toujours plaisir, c’est encourageant, mais ce n’est pas une fin en soi. L’objectif, c’est d’être sélectionné dans la liste des 23. Je ne mets pas de pression particulière, ça me donne de la force pour continuer à travailler, et être performant". Parole tenue, puisque l'ancien Messin a encore été impressionnant dimanche à Nice, avec un sauvetage de malade sur Saint-Maximin suivi d'un raid dévastateur pour offrir le but de la victoire à Morgan Sanson. Deux parfaits exemples de sa palette désormais complète dans les deux moitiés du terrain. "Il a bien compris comment couvrir l'axe quand le jeu est de l'autre côté et suppléer les centraux, nous confiait récemment son ancien coach à Metz Philippe Gaillot. C'est ce qu'il y a de plus difficile à assimiler quand on n'est pas défenseur de formation, et visiblement, il a bien pigé ça". Il l'a tellement bien pigé qu'il fait désormais partie de la crème des joueurs de Ligue 1 à ce poste-là. Un profil d'autant plus intéressant que les candidats au maillot bleu y sont rares, comme l'explique au Phocéen celui qui dirigeait la cellule de recrutement du club marseillais lorsque Sarr a signé à l'OM, Jean-Philippe Durand : "Il a un profil parfait parce qu'il utilise ses qualités offensives en partant de plus loin. Comme il peut répéter les efforts à très haute intensité, qu'il va très vite et qu'il a une technique d'ailier, il a tous les atouts. En plus, il défend de mieux en mieux à chaque match. Didier n'est pas fou, il voit bien que Bouna est performant dans un club où il y a beaucoup de pression. Ça veut dire qu'il peut aussi assumer ça en équipe de France à un poste où les très bons joueurs ne sont pas nombreux".

Il aurait pu partir à Nantes ou à Caen

Si la bonne nouvelle arrive un jour, Bouna Sarr rejoindra le club des Lizarazu ou Di Meco, ces attaquants anonymes qui ont fini par exploser au poste de latéral. Et on peut dire que sans cette reconversion tombée du ciel, l'ancien Messin ne serait sûrement plus Olympien. "Sa force, c'est d'avoir été un joueur offensif arrivé en échec et à qui on a donné une deuxième chance, explique Jean-Philippe Durand. Il a compris que c'était la chance de sa vie pour réaliser ses objectifs. Il faut savoir qu'il y a deux ans, il se disait que l'OM, c'était fini pour lui, qu'il n'y arriverait pas. Il y avait Nantes, Caen, des clubs comme ça, et il se voyait partir. Avec cette deuxième chance, il s'est construit des ambitions et un moral d'acier. Ça lui a donné une force et une envie de progresser énormes". Nantes et Caen attendront, car Bouna a désormais d'autres objectifs. Par exemple, les Pays-Bas et l'Uruguay, les prochains adversaires des Bleus au mois de novembre...