Bielsa reste au-dessus de la mêlée
"Bielsa no se va", c'était le cri du coeur de l'immense majorité des fans marseillais depuis un mois, sur les réseaux sociaux comme dans les tribunes. Un slogan scandé à l'origine par les supporters de l'équipe nationale du Chili que l'on a un peu vite traduit par "Bielsa, ne t'en vas pas", alors que les Chiliens s'adressaient à l'époque aux dirigeants de la fédération, leur signifiant qu'il était hors de question qu'El loco s'en aille. Dans les tribunes de St-Symphorien à Metz, les supporters marseillais ont rectifié et déroulé une banderole "Bielsa no te vayas !", s'adressant enfin directement à l'Argentin.
Une nouvelle marque d'affection alors que l'OM était dans la tourmente, affichant une vertigineuse spirale de quatre défaites consécutives, habituellement fatale à tout entraîneur olympien normalement constitué. Seulement voilà, Bielsa est Bielsa, et on n'y touche pas. Un particularisme difficilement compréhensible pour beaucoup d'observateurs qui, d'ailleurs, en prennent pour leur compte en retour ! Il faut dire que Marseille a enfin trouvé son héros, voire son héraut, dans une période où le besoin d'éthique et d'intégrité n'a jamais été aussi fort. Toujours aussi pudique, l'Argentin a apprécié : "Quand on reçoit un appui dans l'adversité, on l'apprécie beaucoup plus et on les remercie encore plus également".
Il a apprécié également l'accolade de son buteur centenaire André-Perre Gignac, dans une période où l'on commençait sérieusement à se poser des questions sur l'implication des joueurs : "Je le remercie. J'ai apprécié le fait d'être proche de lui, et le fait qu'il ait voulu partager sa joie avec moi".
Reste, les chiffres, le jeu. Si l'OM a enfin cassé la terrible série en s'imposant à Metz, le reste ne restera pas dans les annales. Un match assez banal de fin de saison, face à un adversaire déjà résigné, rien de plus. Un sentiment modéré, y compris dans l'analyse d'après match de Bielsa : "Jusqu'à ce qu'on se mette en place en première mi-temps, on a été un peu surpris. Après il y a eu 30 minutes équilibrées. En deuxième mi-temps, on aurait pu augmenter la différence avec nos contre-attaques. On a joué un bon match défensif avec beaucoup d'efforts de toute l'équipe. Malgré tout cela, l'adversaire a eu des occasions pour mettre des buts".
Bielsa et les supporters le savent, il faudra un miracle toulousain face à Monaco pour continuer d'espérer une happy end et accrocher les qualifs pour la Champions League. Mais, pour une fois, unique peut-être, le résultat ne fera pas tout. Quelle que soit la compétition européenne disputée la saison prochaine, ce sera avec Bielsa. Un point c'est tout !