Une fin de mercato qui change tout ?

Personne ne s'est aventuré à faire la comparaison. Mais après deux journées, l'OM compte autant de points que lors de la saison 2014-2015 au même stade, lorsque Marcelo Bielsa était aux manettes. Le goal-average à l'époque était même encore plus désavantageux. Et il ne fallait pas parler non plus du contenu des matchs, la réception de Montpellier étant alors bien plus inquiétante que la dernière prestation livrée sur la pelouse de Guingamp. Alors quoi ? Tout va bien, comme le jure le coach, il suffit d'attendre le début d'une belle série vendredi soir avec la réception de Lorient ? Les difficultés des deux premières journées étaient dues à la fatigue accumulée après une préparation lourde et exigeante ? Peu probable, mais comme le veut l'adage, tout est possible dans le football. 

Plus probablement, ce qui pourrait changer l'OM, en mettant de côté une éventuelle reprise, c'est le mercato. Là encore, rien de neuf. Et toujours peu de réalisme si l'on se fie à la gestion catastrophique de certains dossiers (Njie, Nkoudou, Rolando, Diarra, voir les négociations avec les revenants Romao et Fanni). Mais à la lecture du marché, certains clubs pourraient encore plus être dans une situation d'urgence que l'OM, ce qui pourrait profiter aux dirigeants phocéens. "Si vous regardez bien le marché, il y a beaucoup de clubs qui sont encore en sureffectif. La situation ne va pas durer au-delà de la fin du mercato : soit parce que les clubs ne peuvent pas se le permettre financièrement, soit parce que si le club peut se le permettre, comme le PSG avec Stambouli par exemple, c'est le joueur qui n'a aucun intérêt à moisir pendant trois mois avec l'équipe réserve" nous analyse un agent qui a l'habitude de traiter avec l'OM. Comme certains de ses confrères, Yvan Le Mée l'a révélé lors de son passage il y a quelques semaines sur le plateau du Mercatalk, notre interlocuteur est allé à la rencontre du nouveau staff choisi par Margarita Louis-Dreyfus. Pour se présenter, prendre la température... mais aussi proposer de traiter certains dossiers. 

Gunter Jacob le confie en privé, il ne pensait pas être noyé aussi rapidement par le nombre de propositions. Franck Passi n'hésite pas, il renvoie vers lui toutes les questions mercato, comme vous pouvez le voir dans la vidéo. Même si tout le marché sait pertinemment que l'OM n'a pas les moyens de verser un gros salaire ou ne serait-ce qu'une indemnité de transfert correcte, certains envoient des dossiers astucieux à la Commanderie. Ainsi, Gianluca Lapadula, qui a fait sensation avec Pescara la saison dernière et qui a finalement rejoint le Milan AC pour 10 millions d'euros aurait vraiment pu rejoindre l'OM. C'est que la Juventus était intéressée par son acquisition mais voulait le prêter dans un premier temps. Une saison à Marseille en transit était donc dans les tuyaux. Le grain de sable qui a tout fait dérailler, c'est la défiance de l'attaquant envers la vieille dame, où il a évolué jusqu'à ses 14 ans et qui ne l'avait pas conservé. Mais des propositions similaires, le directeur sportif belge en reçoit. Il s'agit désormais de se poser, et de bien choisir. "Paradoxalement, le temps joue pour le club : ils sont dans une année de transition, ils ont vendu ce qu'ils avaient à vendre. Mais il y a des joueurs qui l'ont snobé dans un premier temps et qui n'ont toujours rien. A part Bafé Gomis, ils ont tous attendu un meilleur challenge. Sauf qu'il n'y en aura pas pour tout le monde. L'OM va récupérer des mercenaires, c'est vrai, mais ils peuvent très bien faire le job" poursuit l'agent.

De quoi rêver au coup parfait de Lyon en 2004 : triple champion de France, l'équipe de Jean-Michel Aulas reprend timidement après de nombreux départs (Edmilson, Carrière, Dhorasoo, Luyindula, Elber). Le 31 août, le président rhodanien donne finalement son feu vert à deux dossiers qu'on lui propose avec insistance depuis plusieurs semaines. Un Brésilien qui s'est planté lors de son premier passage en Europe et qui risque une longue suspension pour sa participation à une bagarre générale, et un Français qui a vu son aventure en Angleterre finir en queue de poisson avec une saison quasi-blanche pour sa dernière année de contrat. Mais au final, Cris et Wiltord seront de sacrées pioches, deux des meilleurs joueurs du championnat, qui permettront à l'OL de conserver sa couronne haut la main. Gunter Jacob a donc un coup à jouer dans les prochains jours. Même s'il n'est en place que depuis quelques semaines et n'a donc pas pu organiser son réseau de recrutement, certaines opportunités sont toutes fraîches et tombent presque du ciel. Comme l'attaquant japonais Takuma Asano, recruté par Arsenal mais qui n'a finalement pas obtenu son permis de travail. Le club anglais va devoir lui trouver un point de chute. Des exemples de ce type existent à tous les postes ou presque. Ces dernières années, le club s'est plutôt plombé dans la dernière ligne droite (Rolando, De Ceglie, Doria). Est-ce qu'une dynamique inverse cette année va tout changer ?