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Où en est l'OM face au projet Lillois ?
MercatoPublié le 03/08 à 01:00

Où en est l'OM face au projet Lillois ?

Alors que Lille vient de vendre Osimhen pour une somme record, focus sur le modèle lillois, en opposition avec ce qui se passe à Marseille.

A chaque transfert du LOSC, le débat est relancé. Il était présent il y a quelques semaines sur le plateau du Mercatalk, vous pouvez le retrouver en vidéo. Il a été remis au goût du jour avec le transfert de Victor Osimhen pour Lille avec une indemnité de plus de 80 millions d'euros. Pour remplacer l'attaquant nigérian, mais aussi Loïc Rémy, qui quitte le Nord en fin de contrat, les Dogues vont miser sur Burak Yilmaz, l'attaquant de Besiktas qui va lui aussi arriver libre, et Jonathan David, qui pourrait signer pour près de 30 millions d'euros. Soit toujours le même attelage, un jeune / un vieux, mais des rôles différents dans le jeu, et, surtout, 50 millions grosso modo dans les caisses. Le savoir-faire du directeur sportif, Luis Campos, impressionne. Et renvoie forcément à la situation de l'OM. Car Campos aurait pu être le premier DS de Frank McCourt, alors que Gérard Lopez aurait pu être le propriétaire du club à la place de l'Américain. Du coup, la projection est presque un réflexe. Qu'en aurait-il été si Margarita Louis-Dreyfus avait accepté de laisser le club à ce "trading project" ? N'aurait-elle pas été plus inspirée ? Pour cela, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. 

Sportivement, l'OM est plus régulier sur les trois dernières saisons

Passons sur l'exercice 2016-2017, qui ont permis aux deux projets de se mettre en place : le tandem Eyraud / McCourt choisit dès le mercato d'hiver de recruter des joueurs confirmés pour apporter une plus-value immédiate à l'équipe : Payet, Sanson, Evra, Sertic puis Luiz Gustavo, Rami, Germain, Mandanda, Amavi l'été suivant. Le LOSC tente des paris à tout va : El Ghazi, Gabriel, le stoppeur brésilien qui vaut une petite fortune aujourd'hui, Bahlouli, Junior Alonso, Xeka, Kishna, Thiago Maia, Mendes, Luiz Araujo, Pépé, Malcuit, Ballo-Touré... Forcément, même avec Marcelo Bielsa à la baguette, la mayonnaise met plus de temps à prendre. L'équipe terminera à la 17e place, l'Argentin se fera virer au bout de quelques mois et traînera la direction nordiste aux prud'hommes. Pas certains de se maintenir, les joueurs auront même droit à une invasion de la pelouse par les supporters à la fin d'un match pour avoir des explications. Pendant ce temps, l'OM joue les premiers rôles en championnat et atteint la finale de la Ligue Europa... mais il ne faut pas crier victoire trop vite. La saison suivante, le LOSC termine deuxième avec ses flèches Pépé, Bamba et Ikoné alors que l'OM souffre avec Rudi Garcia. On prédit le pire pour Marseille, alors que l'enveloppe transfert de McCourt a été totalement dilapidé et que le club n'est pas européen. Mais avec Villas-Boas, l'OM termine à la seconde place du classement à son tour, alors que Lille, qui méritait beaucoup mieux, voit sa saison stoppée par le Covid alors qu'ils revenaient fort pour terminer sur le podium. Sportivement, avantage OM : sur les trois saisons, ils font 2e comme Lille, 4e comme Lille, mais la saison galère l'est moins et surtout, le club connaît sur la même période une finale de Coupe d'Europe. Les fameuses émotions vécues par les supporters qui font toute la différence. 

345 millions d'euros d'écart sur le marché des transferts !

Sauf que. Les Lillois sont régulièrement dépeints comme des fans frustrés de voir des joueurs à peine avoir le temps de flamber qu'ils sont déjà transférés. Rafael Leao a fait 26 matchs à Lille (pour 8 buts et 2 passes décisives), Osimhen 38 rencontres (pour 18 buts et 6 passes décisives). "Si vous vous préférez avoir chaque année Germain c'est votre problème" réplique un supporter nordiste. Il faut reconnaître que pour l'instant, l'équipe dirigeante du LOSC a toujours su combler les ventes. Parfois ces dernières sont maquillées, comme le transfert d'Osimhen, dont le prix est gonflé par l'achat en contre-partie de joueurs de Naples surévalués. Cela avait déjà été le cas la saison dernière avec le transfert de Leao à Milan, et l'achat de Djalo en sens inverse. Lorsqu'on recrute un joueur, on peut inscrire le montant investi sur le nombre d'années de contrat alors que les bénéfices d'une vente s'inscrivent en une fois sur le bilan comptable, même si l'autre club échelonne son paiement dans le temps. Cela fait deux ans que le LOSC échappe aux sanctions de la DNCG. Mais au final, leur effectif a une plus grande valeur que celui de l'OM (239,65 contre 217,73 selon transfermarkt) et alors que l'OM a, en comptant le prêt de Balerdi, 11 joueurs en fin de contrat en juin 2021, le LOSC a juste José Fonte, 36 ans, dans ce cas. Si l'on prend toutes les balances de transferts, lorsque l'état-major olympien a dilapidé les 200 millions de McCourt, Campos, Ingla et Lopez ont encaissé 145 millions d'euros de plus que ce qu'ils ont dépensé ! L'écart est énorme, mais tout n'a pas été réinvesti dans le club, loin de là. En fait, le seul point où les deux projets se rejoignent, surtout à ce stade, c'est sur le besoin de s'inscrire dans le paysage de la Ligue des champions. Alors cette saison, qui pourrait permettre à l'OM d'enchainer deux campagnes consécutives comme à Lille d'en être éloigné pendant deux ans, devrait être décisive dans cette rivalité sportive.