OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
Le "dégraissage", la face pénible du mercato
MercatoPublié le 31/08 à 07:00

Le "dégraissage", la face pénible du mercato

Ce vendredi soir, sur les coups de minuit, le mercato fermera ses portes avec ses traditionnels mouvements de dernière minute. Une journée sacrée pour les suiveurs acharnés de l'OM, qui savent bien qu'il y aura forcément quelque chose à se mettre sous la dent avant d'aller se coucher. Évidemment, depuis l'ouverture le 9 juin dernier, on guette prioritairement les arrivées, avec les innombrables rumeurs plus ou moins fantaisistes. Il y a aussi la peur des attaques sur nos meilleurs joueurs, mais le club s'est plutôt bien défendu de ce côté-là cette année. Mais il y a l'autre face du mercato, certainement la plus pénible pour les dirigeants : celle de "dégraisser" des effectifs souvent pléthoriques en tentant de caser les éléments qui ne jouent pas et qui, souvent, coûtent très cher. Comme chaque année, les dirigeants olympiens n'ont pas échappé cet été à ce laborieux exercice.

Une tâche ingrate mais nécessaire

Un travail qui fait partie des attributions du directeur sportif, où se mêlent également des agents et des "apporteurs d'affaires", et qui consiste à placer les joueurs dont on sait qu'ils ne joueront pas, tout en tentant de les valoriser afin de trouver preneur sans trop perdre d'argent. Pas simple, comme nous le confirme l'un des principaux agents français Bruno Satin : "Effectivement, c'est la partie la plus compliquée pour les clubs. En même temps, elle est absolument nécessaire, car il n'y a rien de pire qu'un élément mis de côté dans un club. Je pense à des situations difficiles comme le cas Bedimo chez vous. Mais, en général, on trouve des solutions avec les agents des joueurs qui sont là aussi pour ça". Le cas le plus emblématique à l'OM est celui de Clinton Njie, avec ce prêt avorté au Sporting Lisbonne. Voilà un joueur compétitif, qui intéresse plusieurs clubs, mais dont le salaire à l'OM pose évidemment problème. Résultat, les dirigeants sont prêts à de gros sacrifices en le prêtant gratuitement et en assurant une grosse partie des émoluments. Vu comme ça, les supporters olympiens ont le sentiment de voir leur club légèrement pigeonné, mais ce n'est pas forcément le cas pour Satin : "Ces accords se font toujours selon les possibilités des clubs qui accueillent, et pour Njie, l'OM est dans l'obligation de participer pour faciliter l'opération. Mais on ne peut pas dire que l'OM est perdant, car si le joueur reste et qu'il ne joue pas, il le sera encore plus. En prêtant Njie, le joueur aura l'occasion de s'exprimer ailleurs et de rester en vitrine, comme on dit. C'est le meilleur moyen de sauver sa valeur transfert, voire de l'améliorer si tout se passe bien".

Le prêt de dernière minute

Dans ces dernières heures, c'est donc de ce côté-là que s'active la ruche, car il est évidemment plus facile d'acheter un joueur qui vous plait que de vendre un élément dont vous ne voulez plus. Pour cela, on trouve même des spécialistes extérieurs pour "sortir" ces joueurs. "C'est vrai, confirme Bruno Satin, il y a quelques agents qui ont la réputation d'être efficaces dans ce genre de boulot. C'est une question de réseaux, ils sont au courant des besoins et des opportunités. Il peut y avoir des mandats, mais en général, cela se fait de façon informelle". Une chose est sûre, pour Satin, ce travail ingrat représente la tâche la moins agréable du directeur sportif : "C'est très difficile, car il s'agit d'expliquer à des joueurs qu'on ne compte plus sur eux. C'est là qu'il faut avoir de bons réseaux, afin de trouver les meilleures solutions, qui sont des prêts neuf fois sur dix". Le jeune Yusuf Sari a ouvert le bal en s'engageant avec Clermont, et il ne sera sûrement pas le seul d'ici ce soir...