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L'OM n'a recruté encore personne ? Tant mieux !
MercatoPublié le 19/06 à 07:00

L'OM n'a recruté encore personne ? Tant mieux !

Alors que la reprise de l'entraînement est prévue dans une dizaine de jours, l'OM n'a toujours pas enregistré la moindre recrue. Un scandale, une mascarade, la preuve irréfutable que cette direction est incompétente, tout juste bonne à faire de la com'. C'est à peine exagéré mais le Champions Project est en retard pour de nombreux supporters phocéens. De quoi se dire quelque part que l'OM est victime de son succès, et que le club va connaître ce qu'a connu le PSG en 2011, quand l'arrivée du Qatar a provoqué l'émergence d'un nouveau public au Parc des Princes, pour qui rien n'existait avant Javier Pastore. Etre impatients avec les résultats d'accord, c'est même une valeur historique des supporters phocéens, mais impatients vis-à-vis d'un mercato, quand on sait que la patience justement est la première vertu dans le monde de la négociation, cela devient plutôt gênant. 

Bien finir > bien commencer

Alors oui, les médias généralistes en font beaucoup avec l'OM Champions Project, martèlent les consciences, tout heureux sûrement de retrouver un produit d'appel pour vendre à nouveau. Mais un coup d'oeil dans les archives suffit pour voir qu'à la mi-juin, généralement, il n'y a encore personne de recruté et ce n'est jamais un drame. Il y a pile cinq ans, l'OM ne savait pas encore qui serait son entraîneur. Officiellement, c'était encore Didier Deschamps mais les tractations pour négocier au mieux son départ battaient leur plein. Pendant ce temps, un quotidien régional se plaignait de ce flou, empêchant le mercato de démarrer et Renaud Cohade de filer entre les doigts des recruteurs marseillais pour finalement s'engager avec Saint-Etienne. Renaud Cohade... Pour l'instant, l'OM a raté qui ? Hector Moreno peut-être, le défenseur central du PSV qui a signé à l'AS Roma ? Faitout Maouassa, de Nancy, qui a choisi Rennes ? Pas vraiment de quoi commencer à douter de la direction phocéenne ou de saliver plus que de raison sur un Milan AC qui a signé Ricardo Rodriguez et André Silva. Déjà, se comparer au club lombard qui a été repris pour plusieurs centaines de millions d'euros, c'est attendre peut-être trop de l'OM Champions Project. Et puis recruter tôt, l'OM a déjà essayé, et ça n'avait pas forcément réussi. En 1999, le club s'était rendu tristement célèbre avec un double épisode resté dans les annales : avant même la fin de la saison, les dirigeants avaient commencé à recruter obtenant les accords de deux défenseurs : le taulier de Nantes Eric Decroix et la promesse toulousaine Lamine Diatta. Résultat, dans les derniers jours du mois d'août, le premier est revendu dans un package avec Jocelyn Gourvennec à Montpellier alors que le second est cédé à Rennes ! C'est sûr, Jacques-Henri Eyraud pourrait se rendre plus populaire en claquant plusieurs zéros sur un chèque avant de convoquer la presse dès demain pour s'afficher en compagnie d'un nom ronflant. Mais pour quelle évolution dans quelques années ? Cramer l'enveloppe de recrutement plus rapidement que prévu, perdre la confiance de son actionnaire et clamer à qui veut l'entendre à la télévision qu'il n'y a plus d'argent ? 

L'OM réussit enfin à vendre avant d'acheter

A vrai dire, la nouvelle direction fait tout pour que ça n'arrive pas. Et parvient en ce sens, un début de mercato plutôt intéressant, avec une opération de communication rondement menée. Oui, vous avez bien lu. Depuis la fin de saison, on ne parle que de renforts, alors que Rudi Garcia a assuré compter sur tout le monde, notamment ceux qui ont peu joué comme Doria. Résultat, Rekik a été vendu au Hertha Berlin et Doria est en route pour le Sporting Portugal pour des montants quasi-inespérés il y a un mois. L'OM parvient à vendre avant d'acheter, alors que tout le monde s'attend à l'inverse. Et ce ne sont pas seulement les amoureux des gestions rigoureuses qui doivent se réjouir. En 2011 et 2013, l'OM avait recruté tôt. Mais au final, au moment de céder les joueurs qui n'entrent plus dans les plans de l'entraîneur, le club n'est plus en position de force. Du coup, sur ces deux mercatos, la direction d'alors avait réussi la performance de ne pas faire rentrer d'argent dans les caisses avec des transferts. Il y avait eu de couteuses résiliations de contrat dans le premier cas (Heinze, E.Cissé, Abriel, Hilton, J.Rodriguez), des prêts gratuits dans le second (Amalfitano, Kadir, Sougou, Raspentino, Abdullah). Zubizarreta ne s'en cache pas auprès de ses confrères espagnols, il ne bougera qu'une fois le mammouth dégrossi. Et finalement, ce serait donc plutôt une bonne nouvelle. Attention, nous sommes au stade de l'impression et il faudra juger sur pièces, le 31 août au soir, pour savoir si la stratégie a été payante et si on peut vraiment considérer cette direction comme un attelage compétent. Mais si c'est le cas, les critiques du mois de juin vont refaire surface. Et elles serviront alors à réparer l'inexpertise.