Il faut de la concurrence

Il y a une semaine, le Vel' était en joie. Son OM venait de gagner 4-0 contre Toulouse et il n'y avait aucune raison de douter. En effet, les Champions du Monde n'avaient pas pris part à la partie. Caleta-Car non plus. Et pourtant l'OM avait su garder sa cage inviolée et en planter quatre à l'adversaire du soir. Oui, mais en football tout va très vite. Le match contre Nîmes est venu le rappeler. Si les dirigeants olympiens ont raison, il fallait absolument s'appuyer sur l'ossature de l'an passé, les supporters phocéens veulent une équipe renforcée. Pourquoi ? Parce que tout le monde voit qu'Amavi n'a pas de concurrence et que ce n'est jamais bon dans les sports d'équipe. La concurrence, c'est ce qui tire un groupe vers le haut. Demandez à Sakai et Sarr qui se tirent la bourre sur le couloir droit, même si le Japonais n'a pas réussi sa dernière sortie. Mais au-delà du côté gauche, le milieu de terrain aussi est à renforcer. Gustavo ne peut pas jouer au milieu, derrière, devant ou gardien de but. Pire quand il n'est pas là un numéro 6 de métier doit le remplacer. Là aussi il y a un vrai besoin. Pas besoin d'avoir son diplôme d'entraîneur non plus pour le constater. Enfin, si Mitroglou et Germain font le métier, il manque cette folie devant, ce numéro 9 qui fait que la devise de l'OM est droit au but. Le fameux "grand attaquant" !

Adhésion, Besoin, Cohérence, Discipline

Oui, mais voilà, alors qu'une grande partie des abonnements a été vendue sur son nom, Mario Balotelli ne viendra pas. Beaucoup de supporters bleus et blancs diront que ce n'est pas plus mal. Ils auront raison. Le bonhomme ne rentre pas forcément dans le projet présidentiel : Adhésion, Besoin, Cohérence, Discipline. Pour l'adhésion, on ne peut pas dire que Super Mario ait viré son agent pour rejoindre l'OM. C'est le moins que l'on puisse dire. Même s'il est évident que le joueur doit beaucoup à ce dernier, il n'a pas dû beaucoup insister pour venir à Marseille. Sinon, il serait là. Le besoin est évident et Balotelli répondait parfaitement au cahier des charges. La cohérence pouvait être de mise en ce qui concerne les grands noms à offrir aux supporters, mais également pour renforcer la pointe marseillaise. Mais la cohérence est-elle de mise lorsqu'on parle de la mentalité de l'italien ? Beaucoup de ses coéquipiers disent qu'il s'est assagi. Mais en aurait-il été de même sous la tunique olympienne ? Super Mario se serait-il fondu dans le vestiaire soudé olympien ? Nous ne le saurons sans doute jamais, mais les interrogations subsistent. Enfin en ce qui concerne la discipline, Eyraud a manifestement tenu bon. Comme il l'avait évoqué pour la venue de Morgan Sanson : "Nous ne sommes pas un gros carnet de chèques monté sur crampons. Nous sommes des entrepreneurs. La discipline en matière financière est fondamentale pour nous. Cela restera comme une règle de conduite sur ce mercato et bien au-delà." Le président qui a d'ailleurs souvent rappelé que si un transfert ne se faisait pas rapidement, il était en général voué à l'échec. Bien vu.

"Dire, c’est faire rire, faire, c’est faire taire"

Mais la principale interrogation des supporters olympiens ne se portait pas sur Balotelli. Cela n'a jamais été le cas du côté de Marseille, et cela ne le sera jamais. Personne n'est plus grand que le club. Ni les joueurs, ni le staff, ni la direction, ni l'actionnaire. Alors Balotelli ou un autre, du moment qu'il renforce le groupe et permet aux Marseillais de vibrer dans l'enceinte du Vel' peu importe. Si Frank McCourt vient encore de répéter à nos confrères de Canal Plus qu'il fallait monter sur le podium cette année, le groupe n'a pas vraiment été renforcé. Caleta-Car est un jeune en devenir. Pareil pour la pépite Kamara qui peut être considéré comme une recrue. Mais après ? Qui va venir ? Radonjic ? Encore un bel espoir ? Non, sérieusement ? Qui va venir qualitativement renforcer ce groupe pour atteindre ses objectifs ? Ce ne sera donc pas l'attaquant de la squadra azzurra. Mais qui donc ? Là encore, il faut se tourner vers notre président pour avoir la réponse. Ce dernier a souvent répété : "Dire, c’est faire rire, faire, c’est faire taire". Alors Monsieur le Président, avons-nous des raisons de douter ?