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Dégraissage : la face pénible du mercato
MercatoPublié le 19/07 à 17:15

Dégraissage : la face pénible du mercato

L'été dernier à la même date, le mercato olympien avait du mal à démarrer. Les rumeurs allaient bon train, mais dans les faits, les arrivées ne se bousculaient pas au portail de La Commanderie, si bien que les supporters commençaient à douter de l'effet McCourt et surtout de l'efficacité du directeur sportif Andoni Zubizarreta. En fait, le directeur sportif basque confiait en coulisse que l'essentiel de son travail était de réussir tant bien que mal à dégraisser un effectif très compliqué à bouger, à cause des salaires confortables des joueurs concernés combinés au peu de demandes les concernant. Un an plus tard, la situation a un peu évolué, mais l'opération dégraissage reste compliquée, d'autant que la nouvelle politique des dirigeants olympiens ne facilite pas ce genre de tâche. "C'est difficile parce qu'il faut expliquer au joueur qu'il va aller dans un club moins coté et qu'il va probablement perdre un peu d'argent, car il n'a pas fait une bonne saison et que la demande est réduite, explique l'agent marseillais Yvan Lemée. Dans ce cas-là, les clubs expérimentés passent par des agents qui connaissent le sérail et qui savent où s'adresser, mais l'OM travaille différemment et ne souhaite pas passer par des agents. Avec des joueurs qui touchent des salaires qui atteignent parfois le double de ce qu'ils devraient toucher, c'est très compliqué. C'est pour ça que les joueurs sortent les deux derniers jours en prêt, et que l'OM paye la moitié du salaire. Ils ne peuvent pas garder un joueur qui ne va pas jouer et qui coûte une fortune". Evidemment, les joueurs convoités ou susceptibles de l'être, comme Thauvin, Payet, Sarr, Sanson ou Anguissa, ne sont pas forcément à vendre. En revanche, ceux qui le sont n'attirent pas les foules. Un peu d'intérêt dû, pour certains, à leur niveau de jeu sur les derniers mois ou, pour d'autres, à leur niveau de rémunération.

Les "invendables"

Dans la première catégorie, on pense à Tomas Hubocan, Doria, Grégory Sertic ou encore Aymen Abdennour. Concernant le défenseur slovaque, son prêt la saison dernière à Trabzonspor (Turquie) n'a pas été d'une réussite retentissante. S'il a tout de même disputé une vingtaine de matches de Süper Lig, le club n'a rien fait pour le retenir et les autres clubs turcs non plus. A 32 ans et avec 1.8 M€ de salaire annuel jusqu'en juin 2019, l'affaire semble compliquée. Le salaire de Doria est à peu près équivalent, mais il est bien plus jeune (23 ans). En revanche, il a encore moins joué à Malatyaspor (9 matches), ne joue globalement presque jamais depuis quatre ans. Estimé à l'époque à 10 M€, il ne l'est plus qu'à 1,5 sur le site Transfermarkt. On parle toujours du Portugal ou d'un retour au Brésil, mais avec une fin de contrat en juin prochain, inutile d'imaginer un transfert pour le Brésilien. Même chose pour Grégory Sertic, en délicatesse récurrente avec ses genoux et bénéficiaire d'un salaire rédhibitoire. Enfin, la situation d'Aymen Abdennour est différente, car il entame sa deuxième saison de prêt. Là encore, l'OM n'a pas la main...

Les "vendables, mais..."

Dans la deuxième catégorie, on peut imaginer que l'OM pourrait laisser filer des éléments comme Saïf-Eddine Khaoui ou Florian Escales, jeunes et qui ne demandent qu'à avoir du temps de jeu. Sur ce plan, l'international tunisien est en avance, car il a joué, et plutôt bien, la saison dernière avec Troyes. Ce n'est pas le cas du jeune portier, mais son niveau est connu grâce aux sélections de jeunes. Il faut voir ce qu'ils pourraient rapporter au club, notamment Khaoui qui n'a coûté qu'un million d'euros. Dans cette catégorie, on peut même ajouter Christopher Rocchia, en cas d'arrivée d'un latéral gauche. Enfin, il y a les cas Cabella et Njie. Deux attaquants qui peuvent intéresser beaucoup de clubs, mais qui ont été achetés pour de grosses sommes et qui bénéficient, eux aussi, de gros salaires (autour de 200 000e mensuels). On constate ces difficultés avec les hésitations de Saint-Etienne, qui désire fortement conserver Cabella, mais ne souhaite pas payer les 10 M€ que réclame l'OM.

La preuve que l'essentiel du travail d'un directeur sportif lors d'un mercato n'est pas le recrutement. Ce dernier n'est finalement pas le plus urgent, car les joueurs sont ciblés depuis longtemps et les négociations sont longues. Le chantier le plus pressé est bien le dégraissage, et encore une fois, il est loin d'être terminé.