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5 qualités et 5 défauts pour Andoni Zubizarreta
MercatoPublié le 28/10 à 07:00

5 qualités et 5 défauts pour Andoni Zubizarreta

Exit Gunter Jacob, welcome Andoni Zubizarreta. L'OM continue sa mue avec l'accueil d'un nouveau directeur sportif, en poste à Barcelone pendant près de cinq ans. L'équipe qui a raflé le plus de trophées dans le monde sur cette période. De quoi se dire que l'OM est programmé avec lui pour retrouver les sommets. Son arrivée, qui intervient une semaine après celle de Rudi Garcia, suscite évidemment beaucoup d'enthousiasme. Mais est-il vraiment fait pour le club marseillais ?

Les cinq d'Andoni Zubizarreta, nouveau directeur sportif de l’OM

S'il vient, ça veut dire que Monchi ne vient pas. C'est le principal point noir pour les supporters phocéens. Le directeur sportif de l'OM ne sera pas Monchi, le génial recruteur du FC Séville. Populaire car il vient d'une institution référence, Zubizarreta n'a tout de même pas la cote du directeur sportif andalou, qui est peut-être la personne la plus célèbre de son club. Et difficile de croire qu'il ne vient pas car Frank McCourt ne veut pas payer les 5 millions d'euros de sa clause libératoire. 

Zubizarreta ne fait pas de plus-values. McCourt veut investir 200 millions sur les quatre prochaines années. Le plan, c'est de dépenser une grande partie sur les premiers mercatos et de faire ensuite avec les reventes. Sauf qu'à Barcelone, Zubizarreta a souvent acheté des joueurs très bons, comme Luis Suarez, Neymar, Rakitic, Ter Stegen ou Jordi Alba. Mais durant son mandat, rares sont ceux qui ont été revendus plus cher que ce qu'ils ont été achetés. Il n'y en a que deux, Alexis Sanchez et Cesc Fabregas. Mais si on prend en compte les bonus et les diverses primes accordés durant leur séjour en Catalogne, on ne peut pas parler d'affaires financières pour le club Blaugrana. 

Il peut parfois faire de grosses erreurs mercato en s'entêtant. Ce sont les trois plus grosses erreurs mercatos de "Zubi". Parce qu'il voulait le faire signer les saisons précédentes et qu'il n'a pas pu, il a acheté en 2012 Alexandre Song pour 20 millions d'euros à Arsenal. Le Camerounais aura été, au mieux, remplaçant. Plus tard, il a voulu signer Jérémy Mathieu mais Valence ne voulait pas le lâcher. Il a eu le dernier mot, mais à quel prix : 20 millions d'euros pour racheter la dernière année de contrat de celui qui est devenu au Nou Camp le spécialiste des csc. Enfin, trop content de faire signer Thomas Vermelaen, il va contre l'avis du reste de son staff qui veut faire passer des examens médicaux au Belge. Il signera pour 10 millions d'euros et fera une saison quasi-blanche, la faute à ses blessures. 

Il peut aussi laisser partir des jeunes prometteurs. Recruté aussi pour son savoir-faire en matière de formation, Zubizarreta n'a pas réalisé un sans-faute dans ce domaine. Certes, il y a beaucoup de talents qui sortent de la Masia, et donc le risque que certains partent trop vite est grand. C'est le cas de Nolito. Celui qui est actuellement ailier à Manchester City avec Guardiola a quitté le centre de formation barcelonais il y a quelques saisons. "Zubi" n'avait alors rien fait pour le retenir. 

La Liga a du mal en Ligue 1. C'est sans contestation possible le meilleur championnat du monde. Mais quand il s'agit de s'imposer en Ligue 1, la Liga espagnole a du mal. L'OM en sait quelques choses, deux de ses plus gros flops sur le banc sont espagnols : Javier Clemente et Michel. Mais ce ne sont pas les seuls à être adulés d'un côté des Pyrénées et décriés de l'autre. Cette saison, Unaï Emery n'a été que quelques semaines l'entraîneur aux trois coupes d'Europe consécutives avant qu'on lui préfère Pascal Dupraz dans les médias. Marcelo Bielsa a dû aussi essuyer son lot de critiques. Philippe Montanier a envoyé la Real Sociedad en Ligue des champions mais s'est planté comme il faut avec Rennes. Même pour Luis Fernandez, il n'y a pas photo entre ses passages à Bilbao ou l'Espanyol Barcelone et ceux au PSG ou à Reims.  

 

Les cinq d'Andoni Zubizarreta, directeur sportif de l’OM

Il sait bien vendre son projet aux joueurs. A Barcelone, Zubizarreta a réussi quelques coups fumants, enrôlant des joueurs à la base des plus grands succès Blaugrana. Mais surtout, il a su les séduire alors que toute l'Europe se les arrachait. C'est le cas par exemple de Javier Mascherano en 2010, d'Alexis Sanchez en 2011 ou même de Neymar en 2013. A chaque fois, il met en avant le jeu de l'équipe et les possibilités de s'épanouir à Barcelone en tant que footballeur, du coup, il a recruté ces éléments en proposant parfois moins que la concurrence, et c'est quand même passé. 

Il est dans le même état d'esprit que Bielsa. L'entraîneur argentin et l'ancien portier espagnol se sont croisés à plus d'une reprise en Liga. Ils s'apprécient, et Zubizarreta compte bien appeler "el Loco" pour avoir son avis sur le club phocéen. Une posture sincère qui ne va pas manquer de lui faire gagner la confiance du Vélodrome. Surtout que, comme Bielsa, Zubizarreta est très "0% arrangements". Mis en cause dans l'affaire des recrutements de mineur et de la sanction qui en découle à Barcelone en 2015 par la FIFA, il se lâche sur la chaîne du club, indiquant clairement que le nouveau président Bartomeu est coupable dans cette affaire. S'il est licencié, c'est parce qu'il a refusé de couvrir son supérieur et qu'il l'a dit tout haut. 

Il connaît parfaitement la Liga. Si la Liga est le plus grand championnat du monde, tous les clubs ne sont pas les plus fortunés, loin de là. Il y a donc de bonnes pioches à faire à condition de connaître. C'est le cas de Zubizarreta qui a révélé lors de sa présentation qu'il était capable d'appeler tous les clubs espagnols en direct pour avoir un joueur. A Barcelone, il a su attendre par exemple le bon moment pour recruter un Ivan Rakitic, qui a fait oublier en quelques matchs seulement Cesc Fabregas. 

Il sait rester à sa place. Dans le nouveau projet olympien, le poste de directeur sportif est très important. Mais celui de l'entraîneur ou du président l'est tout autant. Jacques-Henri Eyraud l'a rappelé, c'est un trio uni dans toutes les situations qui doit guider l'OM. Ce qui colle bien au personnage qui ne veut pas forcément le premier rôle. Il n'a par exemple, jamais voulu être entraîneur et a toujours respecté la fonction. Il est ainsi capable de faire le lien avec Eyraud et Garcia. Ce qui n'aurait pas été possible avec Luis Campos par exemple, qui voulait imposer un entraîneur de son réseau. Ou Monchi, trop star finalement pour partager le pouvoir de décision ?

Ultra-compatible avec Rudi Garcia. Zubizarreta et Garcia sont fait pour s'entendre. Le directeur sportif a toujours apprécié le franc-parler et la mentalité de gagnant du Français. L'entraîneur, pour sa part, a toujours rêver d'entraîner en Liga, sur la terre de ses parents (trois de ses quatre grands-parents sont nés entre Almeria et Murcie). Ils conversent tous les deux en espagnol sans aucun souci, même si "Zubi", par soucis d'intégration, veut parler français le plus possible. 


Retrouvez en vidéo la présentation d'Andoni Zubizarreta par Jacques-Henri Eyraud.