Les conseils d'Omar Da Fonseca à Rudi Garcia

Demain mercredi, au Groupama Stadium, l'OM va se frotter à ce qu'il se fait de mieux en Europe depuis plusieurs saisons en terme de tactique. En effet, si l'Atlético Madrid de Diego Simeone fait rarement lever les foules pour son spectacle offensif, il est un exemple de solidité et d'efficacité pour de nombreux entraîneurs européens. Son schéma préférentiel est assez simple, avec un 4-4-2 à plat occupant toute la largeur du terrain. Devant, le gabarit imposant de Diego Costa occupe la pointe et Antoine Griezmann se situe juste derrière lui, lançant les attaques depuis l'axe ou les ailes, sans jamais oublier ses devoirs défensifs. Ceci dit, le coach argentin a fait une petite entorse à son système le week-end dernier face à Getafe (1-0), avec un milieu en losange où Koke a occupé le poste de numéro 10, devant trois défensifs et derrière le duo d'attaque. Un changement qui ressemble fort à une répétition générale avant d'affronter l'OM, et qui pourrait conforter Garcia dans son idée d'aligner, peut-être, une défense à trois axiaux.

Mais avant de spéculer sur le onze qu'alignera le coach olympien, penchons-nous sur le jeu de ces redoutables Colchoneros avec LE spécialiste de la Liga sur BeIN Sports, Omar Da Fonseca, pour qui l'équipe de son compatriote argentin n'a plus aucun secret. Interview :

Omar, est-ce que cette équipe de l'Atlético ressemble à son entraîneur ?

Omar Da Fonseca : "Oui, bien sûr. Il part de l'idée que le football commence par la rigueur, la discipline et l'organisation. C'est presque à l'opposé de l'idée qu'on se fait de la Liga, basée sur la qualité technique collective et individuelle. En Argentine, on dit qu'il s'est nourri du football italien, et personnellement, je pense qu'il dénature des joueurs comme Griezmann ou Saùl, qui sont de formidables techniciens. Avec lui, ils sont obligés de se salir le short, la notion de plaisir n'est pas prioritaire".

Quels sont les principaux atouts de cette équipe, alors ?

ODF : "C'est la construction du football à partir de la défense. Ils ont encore la meilleure défense de Liga et ils ont gagné seize fois 1-0. Ils ne pressent pas pour déséquilibrer, ils utilisent plutôt le deuxième ballon pour trouver la faille. Je dis tout le temps qu'ils n'obtiennent pas la victoire, mais qu'ils font perdre l'adversaire. Ils attendent l'erreur ou un coup de pied arrêté pour marquer. C'est un football de réflexion, avec un seul joueur à peu près libre qui est Griezmann. Les autres ont énormément de consignes à respecter. Lui, c'est le joueur déterminant, le Messi du Barça ou le Cristiano du Real".

Est-ce que l'OM de Rudi Garcia, qui est porté sur l'offensive, peut contrarier cette équipe ?

ODF : "Il ne faut pas partir dans l'idée de les faire exploser. C'est dur, quand on a des Payet, Thauvin, Sanson ou Lopez, de leur demander d'être patients, mais l'Atlético n'attend que le défi physique, car ils sont plus forts physiquement avec les Godin, Savic, Filipe, Thomas (Partey) ou Juanfran. Il faut garder le ballon, mais presque sans attaquer, pour éviter de se faire contrer. Il faut faire de la passe à dix et tenter de ne pas prendre de but en première mi-temps. Car, quand ils marquent, c'est terminé, ils ne cherchent même pas à marquer le deuxième. Il faut les faire courir et éviter de concéder des corners ou des coups francs".

Pour finir, quelles sont les chances de l'OM ?

ODF : "Personnellement, je suis à fond pour l'OM. Mais, tous les critères sont contre eux, avec l'expérience internationale de tous les joueurs de l'Atlético et leur vécu collectif depuis trois ou quatre ans. Alors, je dirais que c'est du 60/40 en faveur des Espagnols, mais il faut pousser l'OM à fond pour que la tendance s'inverse. C'est possible !".