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"L'OM, c'est la plus grande blessure pour Hatem"
InterviewPublié le 24/02 à 13:52

"L'OM, c'est la plus grande blessure pour Hatem"

Ce dimanche (17 heures), l'OM se rend à Rennes pour le compte de la 26e journée de Ligue 1. L'occasion de poursuivre la belle remontée vers le podium, mais aussi de retrouver un joueur atypique et controversé : Hatem Ben Arfa. L'ancien prodige du football français a passé deux saisons à l'OM (2008-2010) avec des hauts et des bas, mais aussi des titres avec le doublé championnat - coupe de la Ligue. On se souvient évidemment de son départ fracassant et de ses relations compliquées avec le duo Deschamps - Dassier, mais aussi de ses coups de génie. Une histoire mouvementée, à l'image de sa carrière de surdoué incompris, que commente pour Le Phocéen son conseiller de toujours Michel Ouazine. Interview :

Que retenez-vous du passage d'Hatem à l'OM ?

Michel Ouazine : "L'OM, c'est sûrement la plus grande blessure pour Hatem. Son grand regret, c'est d'avoir échoué à un point du titre en 2009 avec Pape Diouf et Eric Gerets (en réalité trois de Bordeaux, ndlr). Avec eux, il avait trouvé son équilibre, un président et un coach qui le comprenaient, qui l'aimaient et savaient le prendre tel qu'il était. La suite, on la connait, avec un auguste président (JC. Dassier) et un coach qui prônait la solidité et laissait peu de place aux créateurs (D. Deschamps)".

On retiendra donc plus sa première saison ?

MO : "Oui, c'est ce qui ressortira dans sa bio qui est en train d'être réalisée. Pape était un grand président sur le plan humain, il appréciait Hatem et il s'est battu pour le faire venir de Lyon. Il y avait une alchimie totale entre eux. Hatem a besoin qu'on l'aime et que l'on comprenne son football. J'ai toujours dit qu'il aurait dû naitre espagnol. C'est comme Karim Benzema qui est apprécié à sa juste valeur en Espagne, où on laisse la place aux artistes du jeu. Hatem est un joueur atypique, et en France on n'aime pas les gens qui ne rentrent pas dans le moule".

Il avait enfin trouvé le contexte qu'il lui fallait ?

MO : "C'est clair. Au-delà de sa relation avec Pape et Gerets, il adorait Marseille pour son public très chaud. Il me disait tout le temps qu'il se croyait à Naples. Il n'est pas stressé, il a besoin de cette passion et il l'avait trouvée là-bas. Il était comme un poisson dans l'eau".

Pourtant, il finira par gagner le titre l'année suivante avec Didier Deschamps...

MO : "Oui, mais la relation n'était pas bonne. Il n'y avait pas de place pour un artiste comme Hatem qui prend des initiatives, alors que Didier considérait ça comme des risques. En France, on préfère des joueurs qui se battent, on veut être solide, c'est l'obsession des entraîneurs. Au Barça, on ne reproche pas à Messi de ne pas assez défendre".

En revanche, ça s'est très bien passé à Nice...

MO : "Bien sûr, c'est la même chose. Il a trouvé là-bas un président, un directeur sportif et un coach qui étaient en alchimie totale et qui le voulaient. Il n'a pas eu le droit de jouer pendant six mois, et il est resté à s'entraîner gratuitement en attendant de pouvoir jouer. Il avait donné sa promesse, et il l'a tenue".

Est-il heureux cette saison à Rennes ?

MO : "Oui, très heureux. Il connait bien le président Olivier Létang qui l'avait recruté au PSG et ça se passe bien avec le coach. Il se sent très bien, même s'ils ont un calendrier très chargé avec l'Europa league et la coupe de France".

Il aura envie de briller dimanche face à l'OM ?

MO : "Pas particulièrement, c'est comme lorsqu'il joue face au PSG. Il ne pense pas à une quelconque revanche. De plus, ce n'est plus du tout le même club, les gens ne sont plus les mêmes qu'à l'époque en dehors de Mandanda. En revanche, le maillot blanc restera toujours spécial pour lui, ça c'est une certitude. Mais c'est comme le PSG, c'est une blessure. Il s'en souvient comme d'une grande époque pour lui, il avait trouvé son club idéal, des supporters fantastiques. C'est son grand regret".