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JPP : "Mieux vaut tard que jamais !"
InterviewPublié le 16/10 à 07:00

JPP : "Mieux vaut tard que jamais !"

L'ancien Ballon d'Or olympien; Jean-Pierre Papin, s'est confié au Phocéen sur l'un de ses successeurs à la pointe de l'attaque de l'OM : André-Pierre Gignac. Interview exclusive.

À cinquante ans, Jean-Pierre Papin coule des jours heureux dans son bassin d'Arcachon. Il faut dire qu'il y a pire comme lieu de retraite. Enfin, pas vraiment de retraite pour "Patator", puisqu'il entraîne à nouveau son club du FCBA, celui avec lequel il s'est lancé dans le métier il y a dix ans, le faisant monter de DH en CFA2. Et puis, lorsqu'il ne tape pas dans la balle, il prend un Mérignac - Paris, direction les studios de BeIN Sports, où il officie comme consultant vedette aux côtés des Di Méco, Anderson ou encore Luis Fernandez.

Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est l'avis de JPP, cinq fois meilleur buteur de L1 avec l'OM et Ballon d'Or 1991, sur l'un de ses successeurs à la pointe de l'attaque olympienne, un autre joueur à triple initiale : André-Pierre Gignac. Un APG que JPP a longtemps adoubé, avant qu'il ne se désespère de le voir aussi irrégulier. Mais ça, c'était avant. Avant ce début de saison fracassant du natif de Martigues. Interview exclusive pour Le Phocéen de celui qui a été élu "Olympien du Siècle".

"En football, il faut trouver le moment idéal, et pour lui, ça arrive aujourd'hui."

Jean-Pierre, que penses-tu du début de saison d'André-Pierre Gignac ?

Jean-Pierre Papin :"Mieux vaut tard que jamais ! J'ai écouté ce qu'il a dit ces derniers temps, ce déclic qu'il a eu cet été en Afrique lors de ses vacances. C'est très bien, mais je regrette juste qu'il ne l'ait pas eu avant ce déclic. Il méritait autre chose que ces dernières années en demi-teinte. Je l'ai toujours apprécié, sa façon de jouer, son caractère, c'est un mec attachant, mais je déplorais cette inconstance. C'était une fois oui, une fois non, un peu, pas du tout... Aujourd'hui, je suis content de le voir aligner les matchs avec la même qualité depuis le début de la saison. C'est dommage que ça n'arrive que maintenant, mais en football, il faut trouver le moment idéal, et pour lui, ça arrive aujourd'hui."

Qu'est-ce qui te plait dans son style de jeu ?

JPP : "Avant, c'était un soliste, comme à Toulouse où il était tout seul devant, avec neuf mecs derrière qui n'étaient là que pour lui. Dans ce schéma, il se battait sur tout le front de l'attaque et il arrivait à marquer des buts. Aujourd'hui, avec le 'nouveau Gignac', ce qui me plait, c'est qu'il reste dans la surface, qu'il se disperse un peu moins, et qu'il a conservé cette obsession du but. Il est devenu un vrai attaquant, mais pas tout seul. Il est dépendant des autres aussi."

"Ce comportement, ils auraient dû l'avoir avec tous les entraîneurs qui sont passés."

Toi aussi tu as été contesté avant de retourner le Vélodrome, même si cela a pris moins de temps !

JPP : "Ce n'est pas un exploit, c'est le fruit du travail. Les gens l'ont peut-être sifflé, mais jamais détesté. Ce n'était pas pour le démolir, et lui n'a rien lâché, il est resté pour s'imposer et il est en train de le faire. Ça, je le respecte."

Est-il parti pour s'installer en Équipe de France ?

JPP : "Dans le contexte actuel, il vaut mieux un bon André-Pierre Gignac qui marque des buts en Équipe de France et à l'OM que d'en avoir un seul avec Karim Benzema et d'être dépendant de lui. Au moins, avec Dédé, on a une autre solution."

Enfin, comment vois-tu cet OM de Bielsa qui explose tout sur son passage ?

JPP : "Ça me réjouit, et ça m'attriste un peu pour les entraîneurs français qui sont passés avant, car avec les mêmes joueurs, on n'a plus la même équipe ! L'état d'esprit a changé. Ça veut peut-être dire qu'on n’applique pas les bonnes méthodes quand on est français, ou que les joueurs ne respectent pas les méthodes parce qu'ils ont un entraîneur français. On s'aperçoit quand même que lorsqu'il y a du changement, que l'on a peur de perdre sa place, quand on a peur de la pression du coach, et pas celle du public, ça marche ! Ce comportement, ils auraient dû l'avoir avec tous les entraîneurs qui sont passés."

> Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec JPP en vidéo ci-dessus.