Gili : "L'OM jouera à 4 derrière à Paris"

Fraîchement retraité, après avoir bourlingué ces dernières années en Afrique et dans le Golfe, Gérard Gili est revenu couler des jours heureux dans la région et s'est abonné au Vél', comme un supporter qu'il a toujours été.

Il faut dire que des PSG-OM, il en a connu. Le dernier doublé championnat - Coupe de France, en 1989, il l'a vécu jeune entraîneur aux manettes de l'équipe des Papin, Sauzée, Förster et compagnie. Et c'est justement cette année-là qu'est née cette rivalité OM-PSG, jamais éteinte depuis. Le 5 mai 1989, l'OM recevait Paris pour le titre de champion dans un Vélodrome en furie. 91e minute, patate de Sauzée, victoire 1-0 et premier sacre d'une série de cinq d'affilée pour l'OM. Le Clasico est né ce jour-là, même s'il ne s'appelait pas encore comme ça. Souvenirs :

- Gérard, tu te souviens de ce premier Clasico ?

"Bien sûr, on avait battu Paris à Marseille pour le titre 88-89, grâce à ce fameux but de Franck Sauzée dans les arrêts de jeu. C'était l'équipe de Safet Susic (ex-Yougoslavie, considéré à l'époque comme l'un des meilleurs n°10 du monde). À l'époque, c'était la fin de la rivalité avec Bordeaux et le début de celle avec le PSG."

- Pour ce qui est des matchs au Parc, c'était plus compliqué ?

"C'était des matchs extrêmement tactiques et fermés où l'engagement physique était très important. Les occasions étaient très rares. On faisait match nul au Parc et ça nous arrangeait, car ensuite on gagnait chez nous à Marseille."

- On a l'impression que le match de dimanche nous renvoie dans les grandes années. Toi aussi ?

"C'est une affiche un peu inédite, car le PSG domine depuis deux ans, et ici, on avait un peu perdu l'espoir de retrouver un match avec l'OM en tête et Paris second. Dimanche, l'aspect émotionnel sera très fort. L'OM a une carte à jouer à condition de ne pas laisser autant d'espaces derrière à la perte du ballon, car à ce moment-là, les Parisiens ont les atouts pour aller jusqu'au but."

- Toi aussi tu as tremblé dimanche dernier face à Lens ?

"Oui, ils m'ont inquiété. Désormais, les adversaires connaissent la façon de jouer de l'OM, et ils savent pertinemment qu'en voyant rentrer les deux latéraux au milieu de terrain, il y a énormément d'espace dans le dos de Thauvin et Ayew. Maintenant, toutes les équipes mettent les ballons dans ces espaces là, ce qui, naturellement, déséquilibre l'équipe."

- Tu vois Bielsa reconduire sa défense à trois dimanche ?

"Non, je ne pense pas, ils vont jouer à quatre. En plus, il manquera Ayew, qui a ce rôle de piston sur la gauche. Il manquera aussi Romao, qui est important dans la récupération du ballon. À mon avis, s'il reste dans ce schéma, avec les deux latéraux Parisiens qui sont très offensifs, cela laisserait trop de possibilités au PSG de ressortir les ballons."

- C'est reparti pour la lutte pour le titre entre l'OM et le PSG ?

"À ce moment de la saison, ça peut s'équilibrer. Après... ce sera plus compliqué."

> L'interview complète de Gérard Gili en vidéo ci-dessus.