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Diouf : "Il n'y avait que Deschamps"
InterviewPublié le 18/11 à 07:00

Diouf : "Il n'y avait que Deschamps"

A quelques heures du grand retour de Didier Deschamps au Vél', L'ancien président de l'OM raconte comment il a recruté celui qui rapporta par la suite six titres au club.

Mai 2009. L'OM et ses supporters peinent à se remettre de la décision d'Eric Gerets de plier bagages. Il faut dire que le Belge, par son charisme et le jeu proposé par son équipe, a su mettre tout le monde dans sa poche, en dépit d'un règne vierge de titres.
Dans le même temps, Pape Diouf, vivant sans forcément le savoir ses derniers jours comme président, cherche comment relancer la machine. Il lui faut trouver celui qui fera passer la pilule et surtout conduira l'OM enfin au sommet. Ce sera vite fait, car un nom s'impose : Didier Deschamps. Celui qui a soulevé la coupe au grandes oreilles seize ans plus tôt, la seule du football français.
Pour le Phocéen, il a accepté de revenir sur le moment où l'idée a germé et sur les premiers contacts avec "DD". Interview :

- Le Phocéen : Pape, comment est venue l'idée d'aller chercher Didier Deschamps à l'époque ?

"Une fois le départ de Gerets entériné, il fallait faire l'inventaire des entraîneurs susceptibles de lui succéder et de maintenir le club au plus haut niveau. N'oublions pas que cette année là, Bordeaux nous dame le pion de manière incroyable. Pour cela, je ne voyais que Deschamps. J'avais également retenu Lucien Favre, le Suisse de Monchengladbach, mais je craignais que cela fasse trop 'recherche de l'originalité systématique' après avoir été chercher un entraîneur Belge".

- Comment se sont passés les premiers contacts ?

"J'ai pris contact avec Didier directement, sans intermédiaire. Il faut se souvenir que je l'avais déjà sollicité après le départ de Jean Fernandez, mais à l'époque, il ne voulait pas du tout venir. Cette fois-ci, cela faisait deux ans qu'il n'entraînait plus, qu'il était consultant tv, et je crois que ça lui manquait. On s'est rencontrés et nous nous sommes tout de suite mis d'accord".

- Il a dit oui tout de suite ?

"Oui. Et à mon sens, il y avait deux raisons qui l'ont conduit à dire oui : d'abord, il était en manque de terrain. Et puis, succéder à Gerets qui venait de faire un boulot remarquable, était un challenge taillé pour lui".

- Quels étaient vos rapports avec lui avant cette rencontre ?

"Je le connaissais depuis très longtemps, du temps où il faisait chambre commune avec Marcel Dessailly, dont je m'occupais, à Nantes et en équipe de France. Quand je voyais Marcel, je voyais Didier".

- Il n'avait pas peur de revenir là où il avait déjà tout gagné ?

"Non, car c'était en tant que joueur, pas comme entraîneur. Et puis connaissant le club comme je le connaissais, je voulais anticiper sur tous les problèmes possibles. Nous avons eu beaucoup de réunions en aparté et je lui ai indiqué comment procéder".

- Pas de regrets de ne pas avoir pu faire un bout de chemin avec lui ?

"Non, pas de regrets dans la mesure ou l'objectif a été rempli. Quand je suis allé le chercher, je lui ai dit 'Je te prends pour être Champion de France". Il m'a répondu 'On va se battre pour ça'. Je suis ravi d'avoir mis en place un entraîneur qui a redonné à l'OM son lustre d'antan. J'ai mille fois préféré ça plutôt que de laisser une situation désastreuse, et ça n'a pas été le cas".