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Comment Pablo Dana est enfin sorti de sa boîte
InterviewPublié le 30/06 à 07:00

Comment Pablo Dana est enfin sorti de sa boîte

Yanis Bacha est un jeune journaliste de la rédaction de Canal Plus, et il est accessoirement (quoi que) grand supporter de l'OM. Sa particularité est d'avoir décroché le Graal tant recherché par tous les journalistes qui suivent le club olympien : interviewer enfin Pablo Dana, le mystérieux repreneur potentiel de l'OM qui ne s'exprimait, jusque là, qu'au compte-goutte sur son compte Twitter et qui a enfin parlé mardi soir sur Infosport+.

À force de persévérance, il a enfin décroché le feu vert d'un Dana désireux de mettre les choses au clair, une fois son dossier bétonné. Inutile de dire que Le Phocéen a sauté sur l'occasion afin de raconter le making-of de cette rencontre et surtout le ressenti de Yanis Bacha sur la personnalité du banquier italo-suisse. Interview :

- Yanis, comment as-tu réussi à entrer en contact avec Pablo Dana, et surtout à le faire parler ?

Yanis Bacha : "J'entendais parler de lui depuis plusieurs mois, notamment grâce au Phocéen, car au-delà d'être journaliste, je suis aussi supporter de l'OM. Je voulais absolument savoir ce qu'allait devenir mon club et qui était susceptible de le reprendre. Du coup, je l'ai contacté en lui disant que le groupe Canal Plus avait une véritable force de frappe et que sa voix serait entendue, en France comme à l'étranger. Il m'a donc contacté le weekend dernier en me disant qu'il était prêt à parler maintenant que son dossier était constitué".

- Comment s'est passée votre rencontre ?

Y.B : "Au début, nous devions nous voir dans un grand hôtel de Londres, mais au vu de notre caméra, les responsables nous ont gentiment éconduits. Du coup, nous sommes allés faire l'interview sur un banc dans un parc à proximité. C'était très drôle, car nous avons été dérangés à plusieurs reprises par des cygnes et des écureuils. Dana m'a même dit que ces animaux étaient certainement envoyés par le PSG pour l'espionner (rires). C'est un gars très sympa et très bon communiquant".

- Est-ce qu'il t'inspire confiance ?

Y.B : "C'est difficile à dire, mais en tant que supporter, j'ai vraiment envie de voir le bout du tunnel et que l'on passe à autre chose. De son côté, je n'ai pas l'impression qu'il ait conscience du contexte dans lequel il met les pieds, notamment sur le dossier des supporters, la gestion des abonnements... en gros, qu'est-ce qu'on fait avec les supporters ? Il m'a dit qu'il travaillerait main dans la main avec eux, mais j'attends de voir. Ceci étant dit, il m'a paru plutôt crédible, et puis on n'a pas vraiment le choix".

- Est-ce que tu l'as senti proche de Vincent Labrune comme on peut l'entendre ?

Y.B : "C'était évidemment ma question principale et je la lui ai posée trois fois. Si Labrune a fait l'entremetteur dans ce dossier, Dana m'a clairement dit non, qu'il n'y avait pas de place prévue pour lui".

- Il a évoqué sans les citer les Iraniens. Tu as senti qu'il prenait cette rumeur au sérieux ?

Y.B : "Je ne pense pas. Il m'a dit en off qu'ils n'étaient pas en mesure de reprendre le club, notamment en raison des sanctions financières dont ils sont l'objet".

- Est-ce qu'il se positionne comme le futur patron du club, si le projet venait à aboutir ?

Y.B : "Je lui ai posé la question après l'interview. Je pense qu'au départ, il n'était que dans le rôle d'intermédiaire, mais il y a pris goût. Il a l'air vraiment fan du club, il sait tout sur tout, grâce au Phocéen notamment (rires). Je ne serais pas étonné qu'il ait un rôle dans le management".

- Est-ce qu'il t'a parlé de son entourage, des personnalités qu'il consulte ?

Y.B  : "Il est très proche de Fabio Cannavaro avec qui il fait du business, de Michel Salgado. Mais il ne m'a pas parlé d'un éventuel organigramme".

- Avez-vous évoqué son autre dossier, la vente ratée du Milan AC à un Thaïlandais ?

Y.B : "Evidemment. Il travaille sur les deux dossiers, et il n'a pas abandonné le Milan, même si Berlusconi a choisi de vendre à un investisseur italien. Mais sa priorité est vraiment le dossier OM".

- Pour finir, tu sens que sa sortie médiatique va dans le sens d'un aboutissement du dossier, ou plutôt qu'il tente un dernier coup ?

Y.B : "Je ne sais pas, mais il est clairement pris au sérieux par MLD et ses conseillers. Il m'a dit qu'il faisait enfin cette interview pour arrêter de vendre du rêve aux supporters marseillais, et que lui disait réellement ce qu'il voulait faire. Voilà comment il m'a présenté le dossier".