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Casoni : "On dégageait de la puissance"
InterviewPublié le 07/11 à 07:00

Casoni : "On dégageait de la puissance"

Les héros du Clasico prennent la parole sur Le Phocéen cette semaine. Après Gérard Gili et Manu Amoros, c'est Bernard Casoni qui témoigne.

Dans la légende du grand OM du début des années 90, Bernard Casoni (53 ans) est un peu plus discret que ses compères de l'axe central de l'époque, Basile Boli, Carlos Mozer ou Marcel Dessailly. Mais lorsque ces derniers en parlent, tous le vénèrent. Il faut dire que l'on a tendance à retenir sa rudesse, alors que ses partenaires louent son génie tactique et la précision de sa patte gauche. En fait, sur le terrain, Caso était déjà le relais de l'entraîneur avant d'être entraîneur lui même. Après ses débuts à l'AS Cannes, c'est avec le Toulon de Rolland Courbis qu'il va se révéler, puis au Matra Racing, avant de tout rafler avec l'OM, y compris le titre de champion de D2. Fidèle, il n'a pas quitté le navire après la tempête VA-OM et a ramené le club en Ligue 1, avant de raccrocher les crampons à 35 ans, et 30 sélections avec les Bleus. Sans transition, il a dirigé les jeunes, puis la CFA, avant de prendre en main l'équipe première à la place de... Courbis, en 1999. Une courte expérience, puis un long chemin, de la Tunisie à l'Arménie, en passant par l'ETG et l'AJ Auxerre, pour atterrir cette saison à Valenciennes.

Pour Le Phocéen, après Gérard Gili et Manu Amoros, "Caso" revient sur ces batailles face à l'ennemi héréditaire, qu'il n'a jamais perdues. Interview.

- Bernard, toi aussi tu as vécu la naissance de ce que l'on appelle aujourd'hui le "Clasico". C'était comment ?

"C'était très médiatisé à l'époque, avec Bernard Tapie, l'arrivée de Canal Plus. La suprématie hexagonale était en jeu, car Paris prenait la place de Bordeaux et Monaco."

- De bons souvenirs pour vous, et pas forcément pour eux à l'époque !

"Disons qu'ils faisaient un petit complexe d'infériorité par rapport à nous. On avait déjà un peu de vécu et eux voulaient prendre notre place, mais ils n'avaient pas encore le vécu et les capacités nécessaires, même s'ils avaient de bons joueurs."

- En regardant les feuilles de matchs, Ricardo, Valdo, Ginola, Raï, Weah... Il y avait du répondant en face !

"Bien sûr, il y avait de grands joueurs et c'est devenu une grande équipe, mais on n'avait pas envie de laisser notre place. Moi, je n'ai pas le souvenir d'avoir perdu contre Paris."

- On parlait de tensions chez les Bleus entre Marseillais et Parisiens. C'est exact ?

"Non, il n'y avait pas de clans (énervé) ! On était neuf Marseillais, on avait nos habitudes, mais en équipe de France, on faisait la part des choses. Quand j'entends des anciens qui disent qu'on restait entre nous, c'est faux ! Qu'ils cherchent d'autres excuses, mais pas chez nous ! Il y avait de la jalousie, parce qu'on était bien entre nous, on dégageait de la puissance. Mais on travaillait tous pour l'équipe de France. En plus, il y en a avec qui j'ai joué, comme Ginola, Guérin, Roche... je les connaissais bien et je n'avais aucun a priori contre eux, au contraire."

- Passons à cet OM de Bielsa. Tu le vois comment ?

"Je suis admiratif, bien sûr. Tu vois une équipe qui attaque, qui défend avec de l'agressivité, de l'impact. C'est une équipe très agréable à voir jouer."

- De quoi inspirer les coachs français dont tu fais partie ?

"C'est le ressenti de chacun, mais son équipe montre des choses très intéressantes. Ce qu'il fait actuellement, je prends plaisir à le regarder. Bon, le marquage individuel, je ne pourrais pas y revenir, non. Mais ça marche, on ne peut que dire bravo. Chaque entraîneur a sa sensibilité. Avec la sienne, il arrive à faire passer son message et les joueurs l'entendent. C'est le principal."

- L'OM a un coup à jouer dimanche ?

"Bien sûr, mais l'OM est quand même diminué. Ils ont des joueurs suspendus. Maintenant, ce sera aux autres de montrer qu'ils peuvent jouer dans cette équipe. Sinon, Paris sera là, comme souvent dans les grands matchs. Cette équipe est faite pour ça. Ils ont du mal à se motiver en championnat, mais en attendant, ils sont invaincus."

> L'intégralité de l'entretien avec Bernard Casoni en vidéo ci-dessus.