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Bielsa : "Vous m'avez surévalué !"
InterviewPublié le 05/03 à 07:00

Bielsa : "Vous m'avez surévalué !"

Mercredi, à la Commanderie, Marcelo Bielsa a peut-être donné sa meilleure conférence de presse depuis son arrivée, si l'on excepte sa fameuse sortie sur le recrutement qui reste un moment (et un monument) à part. Cette fois-ci, il s'agissait de parler du match de Toulouse, mais il n'en fut quasiment jamais question. L'Argentin s'est attardé, une nouvelle fois, sur son contrat et son avenir, sur la fatigue mentale de ses joueurs depuis le début de l'année, mais aussi sur son travail et sur la perception qu'en ont les observateurs et le public. Sûrement le thème le plus intéressant, en cette période de mauvais résultats.

Sur sa méthode réputée "usante"

"Ma méthode est la même que lors de la première partie de saison. Ce qui a changé, avec les minutes de jeu accumulées par les treize ou quatorze joueurs que j'utilise, c'est que mon exigence diminue durant la semaine. Les entraînements sont beaucoup plus courts et moins exigeants. Évidemment, quand le succès n'est pas là, il peut y avoir des désaccords. Avec mon expérience, je sais que pour vous, ma méthode est bonne si on gagne, et qu'elle ne l'est plus si on perd. C'est tout à fait humain. Pourtant, les valeurs sont les mêmes."

Ce qu'il lit et entend sur son travail

"Vous m'avez vu meilleur que je ne le suis vraiment. C'est très clair par rapport à ce que vous écriviez sur moi l'an dernier. Mais maintenant, face à la défaite, vous ne pouvez plus valoriser mon travail de la même manière. Par exemple, quand Reims égalise à 2-2, vous m'avez critiqué pour avoir fait entrer Aloé et Tuiloma, vous avez noté que nous avions perdu la possession du ballon et que nous subissions. Aujourd'hui, vous me reprochez d'avoir mis trop de temps pour faire entrer Romao contre Caen. Je le comprends parfaitement, ce qui ne veut pas dire que je l'accepte. Je m'y soumets, j'écoute ce que vous pensez de mon travail. Mais je pense sincèrement que vous m'avez surévalué. Vous pensiez que j'étais très bon, que le football français devait s'inspirer de ma méthode, et maintenant, vous écrivez le contraire. Mais c'est tout à fait logique, cela m'est arrivé durant mes 30 ans d'expérience. Je dois analyser tout ça tranquillement et ne pas agir aveuglément pour tout bouleverser".

Ce qu'il en déduit

"Lorsque les résultats ne sont pas là, tout le monde vous abandonne : le public, les médias et les joueurs. C'est naturel, c'est le propre de la condition humaine : on s'approche de celui qui sent bon, et on s'éloigne de celui qui sent mauvais. La défaite fait que vous sentez mauvais. Ce n'est pas de la victimisation, c'est le résultat de trente ans d'expérience. Personne ne t'accompagne pour t'aider à gagner, et tout le monde t'accompagne si tu gagnes. C'est la loi".