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"Bielsa entraîne comme il vit"
InterviewPublié le 27/09 à 07:00

"Bielsa entraîne comme il vit"

La journaliste argentine Veronica Brunati suit les exploits de Bielsa depuis plus de dix ans. Une excellente raison pour nous de l'interviewer.

Les supporters marseillais accros à Twitter ont surveillé son compte durant des semaines au printemps dernier. Et pour cause : Veronica Brunati était certainement la mieux renseignée et la plus active sur les faits et gestes de Marcelo Bielsa, et surtout sur l'imminence de sa signature et celle de ses adjoints.
Correspondante de Marca en Argentine, "Vero" suit les aventures du "Loco" depuis une quinzaine d'années, lorsqu'il coachait l'Albiceleste, et elle ne cache pas être une "Bielsista", comme nombre de ses compatriotes. Alors justement, comment les Argentins voient-ils les aventures de Marcelo à Marseille ? Interview.

Veronica Brunati : "Ici, on sait que les supporters marseillais sont fans, qu'ils mettent des drapeaux argentins dans le stade. Ce qui se passe à Marseille avec Bielsa est très spécial, et ici on suit ses aventures de près. Vous savez, en Argentine, il y a deux sortes de personnes : celles qui adorent Marcelo et celles qui ne l'aiment pas. Cela vient de ce qu'il s'est passé lors de la Coupe du Monde 2002 en Asie, où l'Argentine s'était fait sortir au premier tour. En fait, il coupe les supporters en deux. Ceux qui ne l'aiment pas ne le comprennent pas."

Pourquoi ce surnom "El Loco" ?

V.B. : "On l'appelle 'El Loco' depuis son passage aux Newells Old Boys de Rosario. Cela vient de sa relation obsessionnelle avec le travail et le football. Cela générait des histoires au quotidien lors des entraînements. Au début, sa relation avec les joueurs paraissait très étrange, et cela faisait beaucoup rire les supporters."

Comment est perçu l'OM en Argentine ?

V.B. : "Aujourd'hui, l'OM est très populaire ici, avec bien sûr le PSG et ses stars. Mais ici, les supporters savent que Marseille est une ville très argentine, quelque part. On voit tous ces drapeaux de Maradona, Che Guevara, c'est très bien perçu ici".

Pourquoi Heinze et Bernardi ne sont-ils pas venus ?

V.B. : "Au départ, Gabi Heinze était très proche de s'engager avec Bielsa, mais sa famille n'avait pas envie de revenir à Marseille. Aujourd'hui, Gabi est pressenti fortement pour travailler comme adjoint de Tata Martino avec la sélection. Quant à Lucas Bernardi, il joue toujours avec Rosario et va probablement devenir manager. C'est la raison pour laquelle il n'est pas venu à Marseille".

Pensez-vous que Bielsa puisse rester longtemps à l'OM ?

V.B. : "Je n'en suis pas sûre. S'il sent qu'il peut travailler et que les gens le soutiennent dans son projet, c'est possible. Mais, avec les problèmes qu'il a eus avec son président, même s'il remporte le championnat, cela pourrait ne pas suffire à le faire rester. Il a vraiment besoin de se sentir soutenu."

Qu'avez-vous pensé de cette conférence de presse ?

V.B. : "Il dit ce qu'il ressent, et c'est très fréquent chez lui. Lorsqu'il entraînait l'Argentine, il a plusieurs fois allumé le président de la Fédé (Julio Grondona) en conférence de presse sur ce qui n'allait pas dans la sélection".

C'est un personnage à part dans le football ?

V.B. : "Oui. Il passe beaucoup de temps à parler avec des intellectuels très importants ici, il lit beaucoup. Il ressemble à un philosophe. Je pense qu'il entraîne comme il vit"

> L'intégrale de l'interview de Veronica Brunati en vidéo.