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Amoros : "Bielsa permet à l'OM de rêver"
InterviewPublié le 06/11 à 07:00

Amoros : "Bielsa permet à l'OM de rêver"

Meilleur latéral droit de l'histoire du club, celui qui a accompagné l'arrivée de Bielsa évoque le Clasico pour Le Phocéen.

Disons le tout net, notamment pour les plus jeunes d'entre vous, Manu Amoros a révolutionné le poste d'arrière latéral. Dans les années 80, il était tout simplement considéré comme le meilleur du monde à son poste. À tout juste vingt ans, sa frappe de mule s'écrasait sur la barre de Schumacher à la 90e minute du France - Allemagne de légende à Séville en demi-finale de la Coupe du Monde 1982. Une équipe de France qu'il quittera après 82 sélections, indéracinable titulaire, lui qui pouvait jouer à droite comme à gauche. Vitesse, technique, frappe, agressivité (pour ne pas dire plus), le Nîmois avait tout et n'a jamais eu de concurrence à son poste. Il en a longtemps fait profiter l'AS Monaco, son club formateur, avant que Bernard Tapie n'en fasse un de ces transferts à sensation, à l'image des Giresse ou Tigana, arrachés au concurrent bordelais.

108 matchs joués sous le maillot marseillais entre 1989 et 1993, et une poignée deux ans plus tard en D2, quatre titres de champion et bien sûr les glorieuses campagnes européennes. Son association avec les Mozer, Boli, Casoni et autres Di Meco n'avait pas d'équivalent, sauf peut-être en terme de poésie, une matière un peu délaissée par les défenseurs à l'époque.

Ces derniers mois, on a bien sûr eu de ses nouvelles grâce à son épopée avec Marcelo Bielsa, dont il a accompagné les premiers pas en France. On a même cru qu'il ferait son grand retour à l'OM en tant qu'adjoint, mais l'affaire ne s'est pas faite. Pour Le Phocéen, Manu, élu meilleur latéral droit de l'histoire de l'OM, a accepté de revenir sur les premiers Clasicos de légende, mais aussi sur celui tant attendu de dimanche. Interview.

Manu, les grandes confrontations entre l'OM et le PSG sont nées à la fin des années 80, et tu en étais !

Manuel Amoros : "C'était toujours des matchs exceptionnels pour nous. Lors des tirages du calendrier, on regardait tout de suite les matchs contre le PSG, d'autant qu'on avait un président parisien qui nous mettait encore plus de pression pour gagner ces rencontres. Il y avait bien sûr une grosse rivalité entre supporters, mais aussi chez nous les joueurs. C'était une question de suprématie."

Vous sentiez cet ascendant psychologique sur le terrain ?

M.A. : "On savait qu'on était costauds psychologiquement par rapport à eux. On dominait le championnat et au niveau européen, c'était un avantage. On avait l'agressivité et l'envie, c'était dur pour eux."

25 ans après ton premier Clasico, comment vois-tu celui de dimanche ?

M.A. : "C'est un match particulier, parce que l'OM est premier et le restera quoiqu'il arrive. En plus, Marseille pratique un très beau jeu, marque beaucoup de buts avec un Bielsa qui apporte envie, mentalité et des systèmes de jeu complètement différents. C'est grâce à ce travail à 100% lors des entraînements. J'espère que l'OM sera au niveau, parce que Paris a tout de même de grands joueurs, mais rappelons que ce n'est pas un match primordial. Il en restera beaucoup d'autres à gagner."

L'OM a semblé tirer la langue lors des derniers matches, non ?

M.A. : "Paris aussi a souffert à Lorient. Comme l'OM, ils ne méritaient pas de gagner. Il faut savoir faire le dos rond, même en jouant mal. Bielsa va remettre les pendules à l'heure pour dimanche."

Tu crois que l'OM peut lutter sur la durée ?

M.A. : "Je pense que oui. L'an dernier, le PSG jouait beaucoup plus collectif, alors que cette année, ils s'appuient plus sur leurs individualités. De plus, Ibra n'est pas là. J'y crois."

Tu dois être content de voir Bielsa réussir, toi qui as accompagné ses premiers pas à l'OM ?

M.A. : "Oui. Il a des idées bien précises, et il sait où il veut aller avec les joueurs qu'il a. Son mode de fonctionnement est très difficile pour les joueurs, mais ils n'ont pas le choix. Il a créé cette discipline et cette rigueur qui font que Marseille peut se mettre aujourd'hui à rêver à des jours meilleurs."

L'interview de Manu Amoros en vidéo ci-dessus.