OM Actualités Foot de l’Olympique de Marseille
Pascal, ce n'est vraiment pas pro...
SaisonPublié le 20/11 à 11:20

Pascal, ce n'est vraiment pas pro...

Le consultant s'est fendu d'une lettre ouverte à Margarita Louis-Dreyfus. Où il a dérapé.

C'était il y a un an. L'équipe de France renversait l'Ukraine en barrages pour se qualifier in extremis pour la Coupe du Monde (3-0). Une victoire comme un acte fondateur d'un groupe, d'un état d'esprit, "de la bande à Deschamps". Au moment de célébrer la victoire, dans la rue, avec des amis, le supporter des Bleus n'a pas manqué de faire un tour sur son portable et de chambrer sur les réseaux sociaux l'ami Pascal Praud. Oui, Praud, le consultant d'i-Télé, qui avait choisi un créneau à la fin de la défaite 2-0 à l'aller : celui de faire de ce non-match le symbole de tous les maux de l'équipe de France depuis quatre ans. Avec notamment un "ils en ont rien à foutre du maillot bleu, rien à foutre de l'équipe de France" prononcé très fort et un rappel sur la "faiblesse de Didier Deschamps, qui n'a pas viré Patrice Evra". Mais cette marée de messages moqueurs n'a pas eu l'effet escompté chez le journaliste : devant tant de popularité, il s'est convaincu qu'il s'était élevé au rang de Pierre Ménès, Daniel Riolo et Christophe Dugarry. Et tant pis si un an après, le faible Deschamps est allé en quart de finale du Mondial avec Patrice Evra, désormais à la Juventus après avoir quitté Manchester où trois joueurs ont été recrutés pour le remplacer. Praud se dit sûrement qu'il y avait désormais un carré magique des consultants-polémistes, et que, parce qu'il avait crié plus fort que les autres, il avait gagné. Pas parce qu'il avait raison ou tort. Parce qu'il avait osé. Le fameux "je dis tout haut ce que les autres pensent tout bas".

Alors avec ces histoires sur l'OM, les mises en garde à vue, Pascal s'est senti investi d'une mission. Peut-être pressé par ses employeurs, rappelons le contexte, il a pris la plume pour oser à nouveau (voir ici). Quel courage. Il a donc pondu un billet, une lettre ouverte à Margarita Louis-Dreyfus. Un bien hypocrite "Partez Madame, ces gens ne vous méritent pas". La femme d'affaires a sûrement d'autres préoccupations en ce moment, mais elle a dû rire aux éclats si elle a pris la peine de se faire traduire le billet. Avec quatre défaites de l'OM au mois de septembre, Praud et ses amis auraient sûrement enchaîné les émissions pour appeler l'actionnaire à quitter le club, tant elle n'est pas capable de rendre son lustre d'antan à l'OM avec son président délégué qui a mis des bâtons dans les roues à Marcelo Bielsa pour le recrutement. Mais sentant qu'il n'a pas hurlé assez fort, l'ancien camarade de Christian Jeanpierre et Vincent Hardy à Téléfoot se mue en sociologue et parle de problème marseillais. "Marseille où le racket existe, où le grand banditisme sévit, gangréné au quotidien par les règlements de compte, la violence et la pègre locale".

Un dérapage, bien plus grave que celui de Willy Sagnol car l'entraîneur de Bordeaux à l'excuse de la maladresse, répondant directement à une question là où le journaliste a eu le temps de se relire. Si les problèmes de l'OM sont à mettre au crédit de la Ville, que doit-on penser de Barcelone, cette affreuse cité qui a le malheur d'abriter un club où le transfert de Neymar a été annoncé à 50 millions d'euros, avant que l'on ne découvre que c'était en réalité 90 millions via des sociétés-écrans plutôt louches au Brésil. L'écart faisant plus de deux fois le transfert de Gignac, il doit être impossible de dévaler les ramblas sans un gilet pare-balles. Pas la peine, non plus, de traverser la Manche en famille. Martin Djetou vient de révéler que son entraîneur, toujours en poste, Sam Allardyce, prenait de l'argent sur les joueurs qu'il alignait (voir ici). Et si Allardyce peut agir en toute impunité, c'est parce qu'il vit dans une cité de voyous.

Dans son article, Pascal Praud parle des "beaux esprits qui se déchaînent dans le foot". Une manière de dire qu'il aspire lui à aller plus loin. Non Pascal. Il ne faut pas. La mauvaise foi dans le débat footballistique est un exercice périlleux où l'on peut tout pardonner. L'honnêteté pousse même à préciser que l'auteur de ces lignes a, avant le match de l'OM au Parc des Princes, qualifié Lucas et Cavani d'éléments inoffensifs... Mais il faut rester dans le cadre du football. Ce sujet formidable où tout le monde peut débattre, où "l'avis du chauffeur de taxi vaut celui de n'importe lequel de ses clients" comme l'a si joliment dit un jour Jacques Attali. Déborder sur Marseille, affirmer quelque part que les dirigeants qui se sont succédés à ce club auraient fait un travail irréprochable si "OM" étaient les initiales d'Olympique de Mulhouse, ou que les agents aux méthodes mafieuses deviennent doux comme des agneaux quand il faut traiter avec les autres clubs, ce n'est pas du domaine d'un consultant d'Issy-les-Moulineaux mais plutôt d'une personne au contact du terrain. Comme disait le commissaire Bialès : "laissez la police faire son travail..."