Mandanda - Lloris : concurrence ou pas ?

Après une parenthèse rafraîchissante face au Portugal (2-1) et en Arménie (3-0) le mois dernier, lors de laquelle Steve Mandanda retrouvait une place de titulaire avec les Bleus, le portier marseillais reprendra ce soir face à l'Albanie sa place sur le banc.

Hugo Lloris, blessé aux adducteurs lors du dernier rassemblement, retrouvera, lui, sa place de gardien n°1 de l'équipe de France. Rien de scandaleux, bien sûr, Lloris ayant toujours fait le job depuis qu'il a pris le pas sur le Marseillais, il y a cinq ans déjà. A l'époque, les Bleus ne mettaient plus un pied devant l'autre, et les performances internationales de Mandanda étaient loin de valoir celles qu'il enchaînait avec l'OM.

Une situation qu'il constate avec philosophie, même si son passage en conférence de presse mardi dernier semble montrer qu'il ne s'en contente pas : "Je suis content d’avoir joué, d’avoir gagné (lors des deux derniers matches), et que cela se soit bien passé, mais cela ne change rien au fait que je connais ma place. C’est dur à vivre, bien sûr, parce que j’étais numéro un au début, mais que je sois content ou non, c’est comme ça. Mon état d’esprit, on s’en fout un peu".

Peut-être, mais peut-on tout de même se demander si cette situation est irréversible ? Si le vent peut tourner à un poste qui, lui, ne tourne pas souvent ? On peut au moins jeter un oeil sur les performances actuelles de Lloris avec son club de Tottenham. Sur le papier, elles ne semblent pas franchement reluisantes avec une douzième place en Premier League, loin des ambitions du club londonien. Déjà cinq défaites en onze matches et seize buts encaissés, dont quatre à City, ou trois à domicile face à Liverpool.

La comparaison avec la feuille de route de Mandanda à l'OM fait mal à l'ancien Lyonnais (1er, 28 points et 12 buts encaissés), mais ce ne sont que des chiffres et cela ne traduit peut-être pas la vraie nature des performances de Lloris avec les Spurs.

Du coup, le Phocéen a contacté Jean-Luc Arribart, consultant Canal Plus en Premier League. Il a vu tous les matches de Tottenham depuis le début de la saison : "Son niveau de jeu est intact. Le problème, c'est qu'il joue dans une équipe qui ne donne aucunes garanties défensives. C'est vrai que sur le but qu'il a pris dimanche dernier contre Stoke (défaite à domicile 1-2), on peut considérer qu'il est un peu responsable sur cette frappe à ras de terre. En dehors de ça, il fait de bons matches et n'a pas grand-chose à se reprocher. Il n'est pas dans une méforme comme a pu connaitre Mandanda la saison passée, ou il enchaînait les mauvaises performances et coûtait des buts. Lloris n'en est pas là, et pourtant Tottenham est vraiment en difficulté. Il n'y a pas de raisons, pour moi, de remettre en cause son statut de N°1, malgré les très bonnes performances de Steve qui fait de très bons matches et a retrouvé beaucoup de sérénité. Il est déterminant à nouveau, il est imposant, calme. On sent qu'il est bien dans sa peau et, si l'OM a de bons résultats c'est aussi parce qu'ils ont de nouveau un très bon Mandanda. Mais sur ce que je vois Lloris faire dans une équipe en perdition, il n'y a pas de raison pour qu'il perde sa place de titulaire chez les Bleus".

Reste à voir les performances des deux gardiens dans les matches internationaux à venir. Didier Deschamps a remporté six trophées lors de son passage à l'OM, et il n'a pas la mémoire courte. Il n'a pas oublié que Mandanda y était pour beaucoup.

> L'entretien avec Jean-Luc Arribart en vidéo ci-dessus.