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Mais où sont les grandes gueules ?
SaisonPublié le 13/08 à 07:00

Mais où sont les grandes gueules ?

L'OM a un effectif de joueurs responsables, mais pas de grandes gueules, capables de vite remettre Nkoulou dans le droit chemin par exemple.

Nicolas Nkoulou a pêché par excès de confiance à un quart d'heure de la fin contre Guingamp, coûtant un but à son équipe. Une bévue qui a rendu vert de rage Steve Mandanda. Le capitaine de l'OM avait fait savoir à son défenseur qu'il n'appréciait pas ses fantaisies en première période. Il l'avait déjà fait lors de la rencontre contre la Sampdoria, poussant également un coup de gueule après le match contre ceux qui jouent dans leur coin (lire ici). Visiblement, ces paroles n'ont pas eu trop de portée. Si Mandanda est un capitaine exemplaire, dans le style de ceux "qui ne parlent pas souvent, mais qu'on écoute" selon sa propre définition, il n'est pas une grande gueule, comme pouvait l'être par exemple Gaby Heinze, Didier Deschamps ou Jean-Pierre Papin, qui auraient bien fait comprendre à leur coéquipier que les crochets étaient désormais proscrits pour une semaine. Est-ce inquiétant ? Est-ce que ce n'est pas finalement ce qu'il manque à cet OM, plutôt bien pourvu dans tous les secteurs de jeu ? Est-ce que l'on peut parler de manque de caractère, et ainsi ne guère se faire d'illusions dès lors que l'équipe phocéenne sera menée d'un ou deux buts ?

Une évolution globale du football

En réalité, ce qui se passe à Marseille se passe partout ailleurs en Europe. C'est l'évolution globale du football. L'élection du portier marseillais s'est d'ailleurs déroulée comme partout ailleurs : les joueurs se sont réunis au départ de Mamadou Niang et ont voté pour désigner son successeur. Invité à revenir sur l'épisode phocéen depuis Porto, Lucho Gonzalez a bien fait comprendre qu'il aurait préféré être l'heureux élu, question de confiance et de standing. Mais dans un football aussi médiatique, où les secrets de vestiaire n'en sont plus, un joueur ne peut se permettre de se mettre à dos une partie de son équipe, même si c'est au nom de la cause commune. Ce sont donc les cadres, type Mandanda, Diawara ou Fanni, qui sont respectés et appréciés de tous, qui sont plébiscités. Mais à Paris, Thiago Silva ne doit son brassard qu'à son statut de "meilleur joueur du monde à son poste". À Lyon, c'est carrément une donnée marketing qui rentre en jeu, puisque la volonté du club est de mettre en avant Gonalons et Grenier, formés sur place.

Mieux vaut des leaders sur le terrain

Pire, les joueurs dits "grandes gueules", qui incarnent leur club et qui savent tirer le groupe vers le haut, peuvent vite se transformer en problème si leur niveau de performance ne suit plus. Et lorsqu'on se penche sur certains cas, comme Totti à la Roma, Lampard à Chelsea, Albeda à Valence, voire Iker Casillas à Madrid, on s'aperçoit aussi que cela peut devenir vite compliqué pour l'entraîneur de compter sur un leader charismatique quand ce dernier ne va pas dans son sens. La configuration de l'OM n'est donc peut-être pas si mal que ça, surtout que le club peut compter sur des éléments comme André Ayew ou Mathieu Valbuena, qui ont dans leur ADN cette aptitude à ne rien lâcher et à se battre jusqu'au bout, comme cela avait pu être le cas pour remonter deux buts dans l'arène bouillante de Fenerbahçe l'an passé. Des leaders sur le pré, ce qui est le plus important pour l'OM.

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