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Le patron, c'est Gignac !
SaisonPublié le 11/10 à 07:00

Le patron, c'est Gignac !

Le retour chez les Bleus du buteur olympien consacre son début de saison fracassant. A l'OM, il est carrément devenu incontournable.

Qui aurait pu penser lire ces lignes aujourd'hui, consacrées à un joueur encore récemment considéré comme un accident industriel ? Pas grand monde, sauf lui, peut-être. Lui, André-Pierre Gignac, le natif de Martigues, qui s'était rêvé roi d'un stade mythique qu'il fréquente depuis l'enfance.
Qui aurait pu imaginer voir Didier Deschamps le rappeler chez les Bleus, quand on sait ce qui a pu se passer entre les deux hommes, dans un passé marseillais pas si lointain ? Quand on sait que le Brésil lui est passé sous le nez avec la douleur qu'on imagine ? Et pourtant, "10APG" revêtira une nouvelle fois ce maillot face au Portugal de CR7 ce soir.
Une mi-temps ? Dix minutes ? Peu importe. Le gadjo est là, indestructible et incontournable, même lorsque plus personne ne croit en lui. Bien sûr, sa résurrection ne date pas d'aujourd'hui. Petit à petit, ces deux dernières saisons, il s'est refait une santé. Un but de raccroc par-ci, une mine de 25 mètres par là, pour finir à treize buts il y a deux ans, puis à seize la saison dernière. Des chiffres qui posent le bonhomme, mais cela ne suffit pas. Gignac dézone, Gignac ne marque pas en Champions League, Gignac coûte trop cher... Qu'à cela ne tienne. Cette saison, APG nous fait la totale, neuf pions en autant de matches, et là, on ne parle plus d'oseille, on souhaite même le prolonger.

"Bielsa lui a fait du bien"

Finalement, il ne manquait pas grand chose à Gignac, la même chose qu'à l'OM en fait. Il manquait du rêve, de la fierté, de tous ces ingrédients que Bielsa a ramenés dans sa valise pour retaper un buteur à neuf, comme l'explique au Phocéen son ami, l'ancien latéral gauche olympien Jean-Philippe Sabo : "On voit que la préparation avec le nouveau coach lui a fait du bien, et le système de jeu lui convient parfaitement. Il est en pleine confiance et quand il est comme ça, il peut réaliser de très belles choses".

Il ne "dézone plus"

Un système qui prouve que celui que l'on qualifiait de "dézoneur" compulsif sait finalement tenir sa place en pointe, même s'il ne rechigne pas à défendre, loin de là : "Bielsa lui demande de faire du pressing, explique Sabo, donc il court deux fois plus. Et puis avec Payet derrière lui, et deux créatifs sur les côtés comme Thauvin et Ayew, ça lui permet de moins se désaxer et d'être là à la finition". 
Et de marquer des buts à la pelle, en plus d'afficher une forme physique que l'on a rarement vue chez celui que l'on considère plus déménageur qu'orfèvre. Le verdict de la balance de Bielsa en atteste, ce n'est plus le même Gignac que l'on voit rôder dans les surfaces : "A l'époque, il ne jouait pas à tous les matches, et quand on ne joue pas, c'est difficile de tenir sa ligne, reconnait son ami, on fait moins attention. Mais quand on est pro, c'est super important, ça joue sur les performances"

"Il est très respecté par les joueurs"

Et sur le moral. Aujourd'hui, s'il ne porte toujours pas le brassard de capitaine autour du bras, il l'affiche dans son regard et dans sa relation avec ses coéquipiers. Le patron, sur le terrain, c'est lui, c'est évident : "Il a l'air d'être le confident du coach, conclut Jean-Philippe Sabo, et il passe le message aux joueurs. Il est au club depuis longtemps et il est surtout très respecté par ses coéquipiers. Je l'ai vu à l'échauffement au match à Caen, il a pris tous les joueurs autour de lui et leur a parlé. Je ne pense pas que c'était quelque chose qu'il faisait avant".

Il ne lui manque plus qu'un but en bleu pour finaliser ce tableau idyllique. Ce soir ? Il en est bien capable, le bougre !