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L'heure de Mendes
SaisonPublié le 25/01 à 07:00

L'heure de Mendes

La défense olympienne prend l'eau de toute part. Nkoulou ne répond plus, Diawara n'avance plus, les latéraux dévissent... Et Mendes alors ?

Beaucoup de supporters se posent la question. Après un recrutement jugé judicieux par la grande majorité des observateurs, même si certains émettaient des doutes sur la capacité des jeunes à être performants rapidement, l'OM n'y arrive plus.
La principale question qui revient inlassablement est la suivante : comment une équipe qui n'encaissait quasiment pas de buts l'an passé a pu devenir cette usine à gags incapable de maîtriser Neal Maupay, 17 ans, 60 kilos tout mouillé ? Pourquoi se coupe-t-elle en deux au premier accroc ? Retour en arrière :

Produire du jeu !

Droit au but ! Cette année plus qu'une obligation de résultats, tout le monde, des dirigeants aux supporters, voulait voir du jeu, prendre du plaisir en regardant jouer nos Olympiens. Pour ce faire, le président Labrune n'a pas hésité à mettre la main au porte-monnaie en s'offrant Payet et Thauvin. Résultat des courses, l'OM a enfin dans ses rangs des joueurs capables de percuter. Revers de la médaille, que l'on n'avait pas vu venir : derrière, c'est l'OM qui se fait percuter, et dans les grandes largeurs.
Avec Ayew et Amalfitano sur les côtés le spectacle offensif était moins évident, mais la solidité du bloc équipe était vraiment plus consistante. Les seuls défenseurs ne sont pas à pointer du doigt cette année, car le fameux équilibre entre la défense et l'attaque n'a jamais été trouvé. L'exemple le plus criant est sans doute le match de coupe de France face à Nice où les olympiens se sont constamment projetés vers l'avant, avec de beaux mouvements collectifs à la clé, mais offrant de véritables boulevards aux contre-attaques adverses...

La défense ne répond plus

Inutile de tirer sur l'ambulance, tout le monde a des yeux. Le staff olympien est resté impuissant face à la régression de certains joueurs. N'koulou, défenseur d'envergure internationale, n'est plus que l'ombre de lui-même. Il erre comme une âme en peine, les yeux hagards, au sein d'une défense statique identifiée comme LE point faible par les entraîneurs adverses. Il semble regretter clairement de n'avoir pas donné suite aux propositions reçues, d'abord de Monaco, puis plus récemment du Napoli.
Fanni a lui d'autres problèmes. Réalisateur, acteur à ses heures perdues, il souhaite prolonger son contrat. Mais les dirigeants ne l'entendent pas de cette oreille, voyant arriver ses 32 ans au compteur. Du coup, l'international français n'est plus que l'ombre de lui-même lui aussi. Y voyez-vous un rapport de cause à effet ?
Ne parlons pas d'Abdallah qui est passé d'une position de doublure à celle d'un titulaire à l'Olympique de Marseille. Edifiant...
Diawara, 35 ans, a toujours eu une superbe mentalité et a su récupérer sa place. Mais la charnière ultra complémentaire, et solide, de l'OM l'an dernier se nommait Nkoulou-Mendes. Et comme à Marseille on aime se compliquer la vie, on a demandé logiquement à Mendes d'aller sur le banc ! Comme une évidence ! Pourtant, le Brésilien est toujours l'un des mieux notés par les supporters et sa combativité est exemplaire. Ce qui est évident pour tout le monde ne l'est pas pour les entraîneurs phocéens. Dont acte...
Enfin, le côté gauche de la défense a été renforcé cet été par Benjamin Mendy, 18 ans ! Il est vrai qu'il est sélectionné en U19. Il est vrai aussi qu'il représente l'avenir de l'OM avec un gros potentiel. Mais qui est là pour l'encadrer, qui est là pour le faire progresser ? Jérémy Morel. Résultat, ni l'un, ni l'autre n'arrivent à être au niveau dans le couloir gauche. Comme les autres défenseurs ne sont pas plus au niveau pour des raisons diverses évoquées plus tôt, rien n'est fait pour favoriser l'intégration du jeune international... 

 

Et Mendes ?

Les solutions d'urgence ? Remettons Mendes déjà ! Défenseur dans l'âme, sens du placement, anticipation, jeu aérien... Alors certes, avec lui l'OM a également encaissé des buts. Mais il n'a jamais été reconduit pendant plusieurs matchs pour lui permettre de retrouver les automatismes avec Nkoulou et surtout il ne déçoit que rarement, voir jamais en L1...
Au-delà de ça, le recrutement d'un vrai leader urge. L'année où les Marseillais sont champions, Deschamps n'hésite pas à enlever de son onze un certain Hilton, aux caractéristiques très proches de Nkoulou. Élégant, racé, bon relanceur, Vitorino a été souvent élu dans l'équipe type de l'année en L1. Oui, mais le sélectionneur français voulait des guerriers derrière ! Des joueurs capables avant tout de défendre et de dissuader l'adversaire de trop s'approcher. Il fait donc reculer Mbia pour une solution que l'on pense temporaire, alors qu'au final, il ne bougera plus de la charnière centrale pour former avec Diawara un mur imposant. Deschamps a alors trouvé ce qu'il fallait à son équipe, une charnière centrale en béton et l'agressivité qui va avec.

Un dernier coup de chéquier

Dans le marasme actuel, si l'OM veut espérer quelque chose pour cette fin de championnat, il faut régler le problême NKoulou, quitte à trouver un leader en charnière centrale et l'associer à Mendes. Prendre également un titulaire à droite et croiser les doigts pour que dans cette nouvelle défense, le jeune Mendy trouve enfin sa place.
Il ne reste qu'une petite semaine à Labrune et Anigo pour trouver la bonne formule. Et il est peut-être l'heure de mettre un dernier coup de chéquier. En attendant, dimanche, comme l'indique la tendance, on attend avec impatience de revoir le brésilien sur le terrain face au danger monégasque. On se rassure comme on peut...