Khalifa : la fausse bonne idée

Saber Khalifa a donc quitté l'OM pour le Club Africain chez lui en Tunisie. Un prêt d'un an, où le joueur va tenter de relancer sa carrière. Au pire, il sait ce qui l'attend : le coach de la réserve olympienne pour des entraînements avec les jeunes et les autres indésirables, et attendant de trouver une autre solution à court terme, et ce, jusqu'à la fin de son contrat en juin 2017. Oui, c'est long, loin. Et c'est cher aussi car Saber Khalifa perçoit un salaire supérieur à la moyenne de Ligue 1. Son indemnité de transfert s'était, elle, élevée à 2,5 millions d'euros en plus du prêt de Modou Sougou.

Ça fait cher le but. Le calcul, lui au moins, est facile puisque le Tunisien n'a scoré qu'à une reprise. Contre Montpellier en fin de match alors que le succès était déjà acquis. Il aura joué 36 matchs toutes compétitions confondues avec l'OM pour moins d'un tiers en tant que titulaire. Un fiasco donc, qui pousse même à se demander s'il y a déjà eu pire ("El Condor" Mendoza n'était que prêté alors que Christian Gimenez n'a lui coûté qu'un million d'euros). Il y a pourtant eu un moment où Khalifa a eu la cote à Marseille. C'était mi-octobre, alors que l'équipe d'Élie Baup commençait à enchaîner les défaites, que ce soit en championnat ou en Ligue des champions. Après avoir fait une prestation honnête en pointe à Dortmund (où il aurait pu bénéficier d'un penalty en début de match) et face aux copies alors décevantes de Gignac et Jordan Ayew, les supporters se sont surpris à demander au coach à la casquette de donner sa chance en pointe au numéro 29. Une tentative contre Reims au Vélodrome (défaite 3-2) aura douché l'enthousiasme général. L'attaquant de 27 ans traversera le reste de la saison comme une ombre, entre mutisme et blessures imaginaires.

L'échec Saber Khalifa est tellement total qu'il pourrait permettre aux dirigeants de dresser une liste de ce qu'il ne faut pas faire au moment de recruter : comme se fier par exemple à ce qui pouvait se dire sur le comportement d'un joueur ciblé dans son ancien club, éviter d'engager un élément polyvalent en se disant qu'il trouverait bien sa place une fois dans l'effectif, ou encore de ne pas choisir un homme dont signer à l'OM est l'étape la plus importante de sa carrière, surtout pour un poste où il peut être amené à ne pas jouer tous les matchs. Avec Khalifa, les dirigeants phocéens ont cherché un profil atypique, déroutant. Ils sont finalement les seuls à s'être fait dribbler par l'ancien joueur d'Evian. De quoi bannir les paris pour les recrutements futurs ? Autant garder l'enveloppe recrutement pour miser encore plus sur des valeurs sûres. Pour compléter, au pire, il y a des jeunes au centre de formation. Si c'est pour mettre un but dans la saison...

> Retrouvez dans la vidéo ci-dessous la saison de Khalifa à l'OM :