Et maintenant, on fait quoi ?

L'OM a donc perdu à Monaco, comme on pouvait le craindre. Les Marseillais ont été battus par plus fort qu'eux, ça, on s'en doutait. Mais, après le naufrage face à Nice, on était en droit d'espérer des joueurs hargneux, combatifs et regroupés dans l'effort. C'était trop demander. Le néant. Où sont les Gaby Heinze, Mamadou Niang, Didier Deschamps, et tous ces affamés allergiques à la défaite ? Ils ne sont plus au club. Et c'est bien là le drame. L'âme du vestiaire s'est volatilisée au fil des départs, des purges d'un passé trop glorieux.

José Anigo a parlé en conférence de presse d'un groupe en "plein doute." Certes. Et alors ? L'actuel coach de l'OM n'est-il finalement pas l'homme de la situation ? La direction ne peut-elle pas anticiper déjà sur la saison prochaine en engageant un entraîneur à qui on laisserait quatre mois de plus, un luxe à Marseille, pour mettre son projet en place ? N'y a-t-il donc pas un technicien qualifié sur le marché, en France ou ailleurs, capable de travailler avec ce groupe et d'y imposer une patte, une cohérence tactique, un cadre sportif ? L'OM est-il vraiment si spécial pour répondre par la négative aux questions précédentes ?

Apparemment oui, puisque l'état-major marseillais n'a pas trouvé d'autres solutions que de rappeler l'éternel Albert Emon pour venir à la rescousse d'un staff en difficulté. Bien sûr, Albert est un technicien diplômé. Il sera capable de mettre en place des séances tactiques à la Commanderie, ce qui peut constituer une avancée, et certainement, aussi, de mettre en place une tactique tout court pour les matchs, ce qui n'est pas un luxe en Ligue 1.

Mais fallait-il être devin pour anticiper tout cela lors de l'éviction d'Élie Baup ? Était-il si difficile de deviner que l'exposition d'Anigo en première ligne était une fausse bonne idée ? Autant de questions que se posent les consultants du Talk Show, à l'annonce de l'arrivée du nouvel adjoint (à voir sur le PhocéenTV).

Au final, il n'aura fallu que quelques matchs pour voir l'évidence. Lui le premier d'ailleurs. En appelant son ami Albert à son secours, il assume le non-fonctionnement de sa méthode. Grand bien lui fasse. Mais la remise en cause de l'OM version 2013/2014, qui va l'amorcer ? Vincent Labrune ? Il attend encore un match pour faire un bilan, alors que tous les amoureux du club, du jardinier au dernier supporter accroché devant sa télé, font le même constat : cet OM navigue à vue et s'éloigne match après match d'un podium pourtant encore accessible, mathématiquement du moins.

L'état clinique du club semble réclamer un vrai changement. Dans la mentalité des joueurs, quitte à écarter les maillons faibles. Dans la gestion du groupe, avec l'arrivée d'un technicien reconnu au regard neuf, hermétique aux guerres de pouvoir ridicules et destructrices. Dans la structure même du club, et en particulier les processus de formation et la cellule de recrutement. Donner une nouvelle identité et un nouvel élan pour regagner les coeurs d'un public désabusé. Les rustines d'un mercato hivernal morose n'y parviendront pas, mais l'arrivée d'au moins deux défenseurs de métier s'impose. C'est le moins que l'on puisse espérer de la part du troisième budget de Ligue 1, non ?