Bielsa : Labrune croise les doigts

Dans cinq rencontres, l'intérim de José Anigo à la tête de l'OM touchera à sa fin. Il n'aura que trop duré, pour lui comme pour beaucoup de supporters, qui demandent encore et toujours le départ du patron du sportif. Son probable successeur est connu depuis la révélation de la présence de Marcelo Bielsa dans les tribunes du Vél' au soir d'OM-Ajaccio. Tous les signaux semblent au vert, mais la réponse de l'Argentin se fait attendre. Trop pour certains, qui s'interrogent sur ce délai, sachant que Bielsa dispose, en parallèle, d'autres propositions. D'après La Provence, le dénouement, heureux ou pas, devrait toutefois se jouer ce vendredi.

D'un autre côté, point positif, on parle bien moins de la saison décevante entre supporters, ou du fameux projet Dortmund. Mais Vincent Labrune, s'il s'est toujours appliqué à ne pas communiquer directement sur ce dossier, se sait en première ligne. Il joue gros, et il le mesure. Un refus de l'ancien sélectionneur de l'Albiceleste sonnerait le glas d'une saison noire, sans même parler de l'ambiance si la mauvaise nouvelle tombait avant la réception de Lille au Vél'. C'est ce qu'estiment les invités du Talk Show (à voir dans la vidéo ci-dessus).

Après avoir laissé entendre que le dénouement tomberait autour du 15 avril, le président marseillais a retardé sa deadline dans l'attente de ce fameux coup de téléphone qu'il espère tant. Les fans avec. Pour mettre le maximum de chances de son côté, il n'a pas hésité à proposer les pleins pouvoirs sportifs à Bielsa, qui semble pour l'instant attelé à réunir un staff prêt à tenter l'aventure marseillaise. Il a certainement aussi des garanties afin de modeler l'effectif à son goût. Un horizon alléchant pour des supporters déjà à l'heure argentine.

En gérant ce chantier en solo, Labrune a envoyé un signal fort : l'OM retrouve l'ambition d'un grand d'Europe, avec un grand stade et un grand entraîneur. Personne ne lui en voudra de ne pas recruter Cavani ou Pogba, mais l'essentiel est là : Marseille se replacerait alors dans la lumière, au centre de l'échiquier de la Ligue 1.

Et c'est bien le problème. En cas de refus, le deuxième après Villas-Boas, quelles seraient les conséquences ?

Une image définitivement écornée auprès des supporters, alors que sa cote de popularité remonte franchement depuis l'ouverture des négociations avec Bielsa, comme le prouve notre PhocéOMètre (de 15% à 35% d'opinions favorables en deux semaines). Et surtout, que faire derrière ? Aller chercher Ranieri, qui risque de se faire jeter de Monaco, Quique Flores, ou Mickael Laudrup, aux pedigrees bien moins fournis et qui surtout passeraient pour des plans B. 

Même s'il n'a pas prononcé son nom, Vincent Labrune a promis l'Argentine aux supporters. Autant dire la lune. Ils ont même pu quasiment la toucher vendredi dernier à Montpellier. Leur retirer s'avérerait un exercice ô combien délicat. On lui souhaite le contraire.