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Bielsa : la tactique du Maestro
SaisonPublié le 25/07 à 07:00

Bielsa : la tactique du Maestro

Après deux premiers matchs amicaux maîtrisés, et gagnés, l'Argentin semble être revenu au schéma qui a fait son succès en Amérique du Sud. Analyse.

Deux matchs, deux victoires, et pas contre n'importe qui. La reprise avancée, et très poussée, orchestrée par Marcelo Bielsa semble porter ses fruits.
Ses séances interminables et ses obsessions du détail et des gammes n'étaient donc pas des légendes. Les rares observateurs qui ont pu suivre les entraînements dirigés par le maestro argentin à la Commanderie en témoignent : "Il stoppe sans arrêt ses exercices, et peut faire répéter trente fois une course de replacement, ou simplement le contournement d'un mannequin par un attaquant ! Tant que ce n'est pas comme il veut, le joueur doit le refaire. Et les mecs ne bronchent pas" nous explique l'un d'entre eux.
Même chose pour les centaines de séquences vidéo que son adjoint Reyes réclame au quotidien aux monteurs de la cellule dédiée. Des courses, des tacles, des positionnements, des marquages. Bref, on ne va pas en refaire une tonne sur son art du détail, mais plutôt sur ce que l'on a vu lors de ces deux premières répétitions.

Le 3-3-3-1 chilien

Après avoir évolué majoritairement dans un 4-3-3 classique en Liga avec Bilbao, même s'il adaptait régulièrement en cours de match, Bielsa semble revenir à son 3-3-3-1 chilien avec l'OM, sauf lors des vingt premières minutes face à Leverkusen.
D'entrée, face à Benfica, il a organisé son équipe avec trois défenseurs centraux (Romao, Lemina, Mendes), une première ligne de trois milieux (Dja Djédjé, Imbula, Mendy), une deuxième plus offensive (Thauvin, Payet, Alessandrini) et une pointe (Gignac). Beaucoup d'équipes sud-américaines jouent comme ça, mais c'est plus rare en France et en Europe. Un schéma exigeant comme l'analyse notre technicien maison Bernard Rodriguez :
"C'est très intéressant, surtout avec le ballon, lorsqu'il est récupéré très haut. En revanche, ça peut devenir dangereux lorsque les quatre offensifs et les excentrés se font se font éliminer. Les trois centraux et Imbula peuvent se retrouver dans des situations compliquées, on l'a vu deux ou trois fois. Sur le plan de la circulation du ballon et de l'animation, c'est vraiment très intéressant, mais aussi très éprouvant physiquement. Cela demande beaucoup d'efforts et de compensations, car il y a beaucoup d'espaces qui se créent sur la largeur."

La clé, c'est Imbula

Dans ce système, comme toujours avec Bielsa, le joueur clé, c'est la sentinelle, en l'occurrence Imbula. Souvent libre, c'est lui que l'on trouve pour ressortir le ballon. Avec, de plus, ses responsabilités défensives, il peut devenir le patron de l'équipe : "Sur le plan défensif, explique Rodriguez, il doit faire preuve d'une grande intelligence pour compenser les espaces qui se créent dans le dos des couloirs et dans le coeur du jeu. La ligne Alessandrini, Payet, Thauvin s'est parfois fait rapidement éliminer et il s'est du coup retrouvé esseulé. Il doit avoir une communication parfaite avec les trois défenseurs centraux."

Payet "on fire"

A la création, on découvre évidemment un Payet transfiguré, à l'origine de presque tous les buts. Ce Payet là, on en veut tous les jours :
"Payet a été dans la continuité du premier match. On connait ses qualités. Dans cette ligne de trois sous Gignac (ou Batshuayi), ça ne le change pas trop par rapport à la saison dernière, sauf qu'il doit plus travailler sur le plan défensif, car il y a des joueurs en moins dans son dos. Il a l'air d'avoir des jambes déjà très affutées et beaucoup de vivacité. Sur le plan technique, son jeu avec l'extérieur du pied démontre d'une grande facilité technique."

Le dragster Batshuayi

Reste la pointe : d'abord Gignac, puis Batshuayi. Les deux sont au rendez-vous, et les appels surpuissants et intelligents du Belge peuvent rapidement faire fureur. Un casse-tête pour Bielsa ?
"Pour le choix entre Gignac et Batshuayi, il faut d'abord voir ce que va retenir Bielsa de ces rencontres, estime Rodriguez. Son organisation est très mobile, et sans faire de changements, il peut passer d'une tactique à l'autre. Il se peut qu'il choisisse parfois de jouer avec deux attaquants. Les appels dans l'axe de Batshuayi sont très efficaces et puissants. Cette concurrence est dans tous les cas une très bonne chose, et on aura besoin des deux".

Prochain point tactico-Bielsa, la semaine prochaine après Willem II. Vamos !