Adil Rami, un bon profil de "renouveau"

D'accord, Adil Rami ne fait pas "rêver". Le mettre en tête d'affiche de la campagne d'abonnement ne devrait pas permettre de remplir le nouveau Vélodrome pour août prochain. Il ne fait plus partie des espoirs, et l'OM ne devrait pas pouvoir faire une plus-value monstre si l'idée est de le revendre dans quelques saisons. Pour autant, l'actuel stoppeur du Milan AC a le profil pour être un des hommes du renouveau olympien avec Marcelo Bielsa.

Car si la "révolution structurelle" est promise avec l'Argentin, ce sera encore et toujours les joueurs qui seront sur le terrain, comme le veut une formule mainte fois écoulée cette saison. En ce sens, Rami pourrait prendre le chemin d'un de ses mentors, Laurent Blanc. "Le Président" était arrivé à l'OM en 1997 en provenance d'un grand d'Europe, le FC Barcelone, avec une dizaine d'autres joueurs recrutés par le nouvel entraîneur, Rolland Courbis. Avec sa mentalité et son expérience internationale, il a tiré le groupe vers le haut. Encore une fois, même si l'actuel entraîneur du PSG l'apprécie tout particulièrement, Adil Rami n'est pas Laurent Blanc.

Mais il pue le professionnalisme, l'envie. Avec Lille, il avait poussé une gueulante dans le vestiaire après une défaite à Louis II pour ne pas voir le titre leur échapper en 2011. Il avait laissé transparaître sa colère auprès des caméras présentes à Louis II mais pas le contenu. L'entraîneur Rudi Garcia approuvera la méthode et le LOSC fera le doublé. À Valence à l'automne dernier, il n'a pas hésité à fustiger le comportement de certains de ses coéquipiers, qui caressaient un peu trop le coach dans le sens du poil pour jouer. À 28 ans, Rami est donc prêt à jouer les cadres, à recadrer sérieusement les jeunes si ça ne va pas, plutôt que de les accompagner comme le font actuellement certains cadres de l'OM. Car celui qui était employé de mairie à Fréjus est aussi un bourreau de travail. En janvier dernier, il a vite constaté qu'il était numéro 5 dans la hiérarchie des défenseurs centraux aux yeux du nouvel entraîneur, Clarence Seedorf. Le lendemain à l'entraînement, le stoppeur a mis les bouchées doubles (et une reprise de volée de 30 mètres) pour taper dans l'oeil du coach. Si le club lombard ne fait pas une grande saison, Rami a gagné sa place, ayant joué 16 rencontres depuis.

Mais si Rami colle au nouvel OM, encore faut-il que les dirigeants aient les moyens de l'attirer. Sa priorité est de rester au Milan. Mais il n'a plus qu'un an de contrat avec Valence, qui entend le céder définitivement cet été. L'OM pourrait donc arracher le morceau, si le Milan préfère être économe sans qualification européenne. "Au niveau de la France, je n'ai pas oublié d'où je viens. Mais il n'y a pas beaucoup de clubs qui pourraient m'intéresser. L'OM ? Ça reste un grand club. Ils n'ont pas fait la saison qu'ils espéraient mais ça reste un grand club" a déclaré mardi sur RMC celui qui maîtrise l'Espagnol avec ses deux saisons passées à Valence. Patience donc...

> Retrouvez dans la vidéo ci-dessous la déclaration d'Adil Rami sur les ondes hier concernant l'OM.