Décryptage de la blessure de Diawara
Out 10 jours, Souleymane Diawara souffre d'une lésion aux ischio-jambiers. C'est grave docteur ?
Alors qu'il semblait avoir retrouvé tous ses moyens physiques et techniques, Souleymane Diawara a été stoppé dans son élan dimanche contre Monaco. Même pas cinq minutes sur le terrain et voilà le roc sénégalais se tenant l'arrière de la cuisse et contraint de céder sa place. Bilan : lésion aux ischio-jambiers. Comme Élie Baup l'a confirmé ce mercredi en conférence de presse, c'est bien 10 jours de repos complet que doit observer Diawara.
Cette lésion va-t-elle laisser des marques chez le joueur de 34 ans ? Nous avons sollicité l'avis du docteur Patrice Manopoulos pour nous éclairer sur cette blessure :
Lésion ischio-jambiers
Les ischio-jambiers se composent d’un groupe de muscles situés en arrière de la cuisse. Ils assurent la flexion du genou et l’extension en arrière de la hanche.
Les traumatismes du muscle représentent des lésions sportives fréquentes et les ischio-jambiers sont les plus souvent atteints. Ces lésions méritent une attention particulière, car une mauvaise prise en charge peut être responsable, sur le plan sportif, de séquelles sévères. Le muscle est composé de plusieurs millions de cellules musculaires qui se présentent comme un filament de quelques millimètres à plusieurs centimètres de longueur.
Les lésions musculaires peuvent survenir selon deux mécanismes : soit lors d’un contact direct (béquille), soit indirectement lors d’une contraction musculaire brutale (démarrage), ou lors d’un étirement excessif. Ces lésions peuvent être favorisées par l’âge du sportif, car en vieillissant, le muscle perd progressivement ses qualités d’élasticité.
Selon l'importance du mécanisme, la gravité de la lésion est variable (par ordre croissant) : contracture, élongation, claquage ou déchirure, rupture. La lésion musculaire survient en plein effort et oblige le sportif à brutalement arrêter son activité. Une douleur aiguë est ressentie et quelques fois la perception d'un claquement. L'échographie sera le meilleur examen pour faire un bilan précis des lésions.
Le traitement consiste à réaliser immédiatement, et pour plusieurs jours, un bandage compressif élastique, afin de limiter l'hématome musculaire et d'imposer un glaçage plusieurs heures par jour et repos strict. Après quelques jours, la kinésithérapie est débutée avec notamment la réalisation d’étirement.
Les phénomènes de réparation doivent permettre d'obtenir une cicatrice solide qui conserve des propriétés d'élasticité, de contractilité et de résistance aussi proches de la normale que possible. Le risque d’une mauvaise prise en charge étant un claquage à répétition avec récidive des lésions musculaires. La prévention reste le meilleur traitement de ces lésions en respectant les règles d’échauffement, d’étirements, d’entrainement et de récupération. Concernant Diawara, la lésion semble minime puisque son retour à l’entrainement collectif est prévu 10 jours après la blessure.
Dr Patrice Manopoulos
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