Bosquier avait fait grève avant eux !

Quand le foot se met en grève, c'est forcément choquant pour le plus grand nombre. Certains expliquent néanmoins cette grève comme Michel Seydoux le président du LOSC sur France Info : Cette taxe ne doit pas s'appliquer à des entreprises qui sont en déficit, elle met en danger nos grands équilibres". La taxe en question est celle qui va s'appliquer sur les hauts revenus, ceux supérieurs au million d'euros annuels. La fameuse taxe à 75% de François Hollande.

Cette taxe doit être prélevée sur les entreprises, ce qui met en rogne les présidents qui n'ont pas prévu la rétroactivité de ce prélèvement automatique. L'OM devrait payer un minimum de 5,3 millions d'euros par an à cause de cette taxe. Jean-Pierre Louvel, président de l'Union patronale des clubs professionnels de football (UCPF) a expliqué les motifs de cette colère des clubs sur RMC : "Nous refusons la rétroactivité de cette taxe sur les CDD, nous disons juste 'vous ne pouvez pas nous appliquer quelque chose sur des contrats qui ont déjà été signés'."

Mais ce mouvement de grève n'est pas le premier dans le football. En 1968, Bernard Bosquier et quelques-uns de ses coéquipiers de l'AS Saint-Étienne, avaient été les instigateurs d'un mouvement social. L'objet n'était pas le même. "C'était très simple, quand tu étais footballeur professionnel, tu signais un contrat à l'âge de 17 ans et jusqu'à 35 ans, tu ne bougeais pas une oreille. Si le président décidait de te transférer et que tu n'étais pas d'accord, tu étais obligé de partir ou alors on te mettait au salaire minimum (250 francs). On avait fait un match de propagande à Paris pour demander le "contrat à temps" (CDD). Voilà pourquoi on a fait la grève." Explique celui qui fut élu meilleur joueur français à plusieurs reprises.

Pour l'ancien défenseur de l'OM, les conditions salariales n'étaient cependant pas les mêmes que maintenant : "C'est simple, quand je suis arrivé à Marseille je gagnais 7000 francs par mois et le SMIC etait à 1500 francs. C'était 4 fois le SMIC. On était avec Josip Skoblar parmi les plus gros salaires du foot français."

Un mouvement de grève qui a permis à l'OM de pouvoir compter dans ses rangs des joueurs qui resteront dans l'histoire du club comme Bernard Bosquier et Georges Carnus, qui sont arrivés de St-Etienne à l'OM en 1971. "On était libre de tout engagement alors que 3 ans plus tôt on n'aurait pas pu partir", conclut habilement l'ancien capitaine de l'équipe de France et de l'OM.