Un peu de dignité, merci...
Il était beau sur le papier, presque printanier ce mois de février. Rennes, Reims, Saint-Étienne et Caen, quatre adversaires à la portée de l'OM, pensait-on. Il n'en a rien été. Ce fut enivrant au départ, puis rageant, blessant ou encore nerveusement épuisant à la fin, telle une ritournelle qui finit par énerver. Cet OM n'y arrive plus. Dans presque tous les compartiments, mais à gagner surtout. Tous les constats ont été faits, les débuts de réponses ont été apportés, par Bielsa en tête, mais le constat est le même. Cette équipe ne sait pas garder un avantage au score.
Le dernier coup, le plus rude, c'était vendredi soir au Vélodrome. Un match ouvert, trop peut-être, finalement. Des occasions, des buts, l'OM qui mène 2-0, Gignac qui retrouve la joie de marquer, un André Ayew guerrier, une belle ambiance au Vél' et patatras. Cette équipe a tout gâché. Encore. Toujours ce même refrain qui agace. Mandanda, qui a repoussé l'échéance à de nombreuses reprises, a fini par en prendre un, puis deux, et enfin trois sur ce coup de boutoir avec cette frappe tout juste effleurée de Bénézet à la 87e.
Le Vélodrome se vida, rapidement. Les chants se sont tus, soudainement. Les derniers passionnés ont attendu le coup de sifflet final pour la lancer la bronca, tant méritée. Après la rencontre, mis à part Alessandrini, on n’a vu personne devant la presse. Les tauliers se sont faufilés. Sans parler. Sans s'expliquer. Sans se justifier. Ont-ils quelque chose à dire d'ailleurs ? À ajouter ? Tout n'a-t-il pas été dit à propos des lacunes de cet OM ? Bielsa a encore pris pour lui ce revers, mais jusqu'à quand jouera-t-il au bouclier ? Cette équipe a un gros problème d'effectif - et d'affectif d'ailleurs également - et à un moment donné, il faudra que certains s'expliquent et soient mis devant leurs responsabilités, ce que nous ne manquerons pas de faire.
Mais avant cela, aux joueurs du club, on se doit de rappeler qu'ils ont des droits, évidemment, mais aussi des devoirs. Surtout d'ailleurs. Dont celui de respecter ce club qui paie, grassement qui plus est. Dire que la saison est usante, tout le monde le conçoit, dire que l'on ne veut plus faire les efforts, ça, vous n'avez pas le droit. Vous, comme nous, qui écrivons sur le club à longueur d'années, avons un poste privilégié. Si, nous, nous ne l'oublions pas, vous, par contre, vous avez tendance à esquiver certains principes de base, comme celui de rendre ce que le peuple marseillais vous donne. Et pour compléter le tout, Bielsa, il vous donne énormément, trop, sans doute, il est vrai, mais jouer au football est votre métier, celui d'un privilégié, alors, pour le bien de tous, respectez-vous, respectez l'OM et respectez ceux qui vous supportent encore et qui seront là, eux, la saison prochaine. Un peu de dignité !