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Le milieu, c'est tellement mieux à deux
Autour de l'OMPublié le 20/09 à 07:00

Le milieu, c'est tellement mieux à deux

Dimanche dernier, l'OM s'imposait sans vraiment briller mais sans trembler non plus à Amiens (2-0). Même chose trois jours avant face à Konyaspor en Europa League (1-0). En plus de retrouver enfin le goût de la victoire, on retrouve une constante sur ces deux matches avec un remaniement tactique au milieu de terrain. Sévèrement bougés depuis le début de la saison dans ce secteur clé du jeu, les Olympiens ont opéré une mutation en densifiant la récupération et les duels avec deux numéros 6. En effet, Luiz Gustavo s'est vu adjoindre Boubacar Kamara face aux Turcs, puis Franck Zambo-Anguissa en Picardie par Rudi Garcia. Un choix incontournable pour l'entraîneur olympien, qui campait jusque là sur son immuable 4-3-3 rôdé lors de ses années lilloises puis romaines. Evidemment, ce 4-2-3-1 fait des victimes, comme Lopez au milieu ou Germain en attaque. Mais ce renforcement du coeur du jeu était nécessaire, et ces six points engrangés en deux matches ne sont peut-être pas le fruit du hasard.

Luiz Gustavo libéré

En effet, l'OM a enfin dominé un secteur où il subissait systématiquement depuis le début de la saison, celui des duels. La présence de deux récupérateurs a effectivement permis de muscler sa récupération, que ce soit dans le harcèlement, le grattage de ballons au sol ou dans le domaine aérien. Jusque là, on voyait un Luiz Gustavo replié la plupart du temps deux ou trois mètres devant ses défenseurs centraux, et dont le rôle se cantonnait à aider ces derniers ou à relancer dans sa moitié de terrain, généralement vers ses latéraux. De quoi restreindre considérablement son apport technique supposé, mais aussi laisser à l'adversaire le loisir de le presser dans des zones dangereuses. Avec un autre numéro 6 à ses côtés, son champ d'action se voit considérablement élargi, tout comme ses possibilités de "gicler" vers l'avant, que ce soit pour tenter une interception ou pour se mêler aux actions offensives. Un changement efficace, même si certains déplorent les manques techniques de Zambo-Anguissa, comme le consultant du Phocéen Maxence Volpe : "Je préfèrerais voir Sanson aux côtés de Gustavo, afin d'avoir un joueur capable de gratter des ballons, mais aussi plus technique dans la relance. Mais je comprends le choix de Garcia sur ce match, où il fallait mettre de l'intensité". Et puisque l'on parle de relance, cette paire de milieux offre également plus de choix dans ce secteur clé du jeu, comme le démontre notre consultant Kévin Beuzet dans sa vidéo du Travail de l'OMbre : "Pour nos défenseurs centraux, leurs possibilités de relance se voient multipliées. On devient moins prévisibles pour l'adversaire, qui avait tendance à bloquer le seul Gustavo pour nous empêcher de relancer".

Dimitri Payet aussi

De plus, ce remaniement influe également sur l'aspect créatif du jeu marseillais. En effet, le 4-2-3-1 impose la présence d'un numéro 10, ce qui n'est pas pour contrarier un certain Dimitri Payet. Si le Réunionnais a joué l'essentiel de sa carrière sur un côté, y compris en équipe de France, sa propension à diriger le jeu est une évidence, et il a livré la meilleure saison de sa carrière olympienne à ce poste sous Marcelo Bielsa. Délivré des longues courses défensives dans le couloir gauche, Payet peut désormais oeuvrer là où il est le plus dangereux, c'est-à-dire aux 20 mètres, là où sa frappe et son jeu dans les petits espaces peuvent faire mouche. Attendons tout de même qu'il se montre plus affuté, ce qui n'est pas vraiment le cas pour l'instant. En cas de coup de mou, Germain, Sanson, voire Lopez peuvent aussi occuper cette fonction. Enfin, ce schéma influe également sur le jeu dans les couloirs. Nos deux latéraux, que sont Hiroki Sakai et Jordan Amavi, ont désormais plus de sécurité pour monter, car ils sont systématiquement couverts par les deux six, qui n'ont pas beaucoup de distance à parcourir pour s'installer à leur poste. Ce n'est donc pas un hasard s'ils ont été les Olympiens les plus performants à Amiens. Ces compensations marchent aussi lorsqu'un des deux centraux souhaite monter balle au pied.

Pour conclure, si certains déploreront la sortie d'un joueur offensif dans ce schéma (Lopez ou Germain), les possibilités entrevues la semaine dernière sont encourageantes. On serait donc surpris de ne pas voir Rudi Garcia le reconduire dimanche face à Toulouse, et encore plus lors des prochains matches face à des adversaires plus consistants.