Ils sont où les mercenaires ?

Depuis trois ans, dans les esprits des Marseillais que nous sommes, cela ne fait aucun doute. Les milliardaires du PSG, voire ceux de Monaco, ne forment qu'une bande de mercenaires. Ils ont quittés des clubs et des championnats extraordinaires, attirés par les pompes à cash intarissables du Qatar et d'un oligarque russe, pour se perdre dans un championnat de seconde zone et dans des clubs sans âme. De plus, plus la peine d'aller s'enterrer dans ces pays lointains et peu attrayants, quand la "plus belle ville du monde" et la dolce vita du Rocher vous tendent les bras.

Peu importe, nous ne sommes pas jaloux, loin de là. Ici, c'est Marseille ! Hors de question de perdre notre âme de guerriers et notre histoire. Nous n'échangerons jamais nos minots du "projet Dortmund" au sang bleu et blanc, notre ferveur dans le sang et les larmes, contre cette bande de mercenaires déconnectés de toute notion d'amour du maillot. A eux les strass et les paillettes, à nous la fierté, le couteau entre les dents !

Mais, au fait ? Ils sont où les mercenaires ? On parle bien de cette équipe taillée en pièce par le Barça la semaine dernière en quarts de finale de la LDC après avoir sorti Chelsea à dix ? Cette équipe de starlettes qui, trois jours plus tard, pulvérise Lille 6 buts à 1 ? Cette équipe en passe de réaliser un triplé historique championnat - coupe de France - coupe de la Ligue ? A moins que l'on parle de ces milliardaires monégasques, qui nous rendaient dix points il n'y a pas si longtemps et qui, aujourd'hui, en comptent cinq d'avance ? Ces touristes, auteurs d'un parcours héroïque en LDC avec des joueurs de vingt ans ?

Douloureux constat. Les mercenaires ne sont pas ceux que l'on croyait, finalement. Riches, ils le sont, à millions. Mais ils sont aussi des professionnels aguerris et ne perdent jamais deux matches d'affilée, question de fierté. Ils font leur métier, ni plus ni moins, et joueront encore la LDC la saison prochaine. À méditer...