Garcia, l'as du turnover
Avec des joueurs à plus de 40 matches, comme Rami (44), Gustavo (43), Thauvin (42) ou Sakai (41), et d'autres juste en dessous, mais avec un nombre de minutes équivalent, comme Rolando ou Sanson, l'OM est engagé dans un marathon interminable, même s'il connaitra un peu de répit à partir de lundi, après Bilbao jeudi et le choc face à Lyon. D'ici là, il faudra encore serrer les dents, comme l'expliquait Rudi Garcia après la victoire (2-1) à Toulouse : "Effectivement, certains commencent à tirer la langue, mais ils donnent encore tout sur le terrain. Pour Dimitri, par exemple, on savait qu'il pouvait faire 25/30 minutes, et il les a bien faites. On a encore deux matches à faire pour terminer le marathon !" (vidéo).
Pour cela, Garcia doit jongler depuis le début de la saison avec un effectif un peu trop court en quantité, même si les blessures l'ont relativement épargné. Contrairement à un Elie Baup qui ne jurait que par son équipe type en priant pour éviter la casse, l'ancien coach de l'AS Roma a opté pour un savant turnover qui prend, en ce moment, toute sa dimension (voir les temps de jeu ici). Si la gestion d'un Payet depuis le début de la saison a été rythmée par ses blessures ou ses méformes, celle d'un Thauvin a dû être calculée au millimètre, car l'ailier droit ne se blesse jamais et ne faiblit quasiment pas. Du coup, en dehors de quelques bancs en Europa League ou en coupes nationales, l'Orléanais est incontournable. Le coup reçu jeudi dernier face à Bilbao a finalement été une opportunité pour le laisser au chaud, et Garcia a enfin pu démontrer qu'il pouvait aussi gagner sans lui.
Avec ses deux leaders d'attaque absents du onze de départ à Toulouse, le coach olympien a ainsi permis à Ocampos et Mitroglou de faire la différence comme des grands. Même chose pour un Maxime Lopez dont on se demandait il y a encore peu s'il allait enfin confirmer. Intelligemment couvé par Garcia durant de longs mois, le minot a été un élément régulier de la rotation jusqu'à trouver la bonne carburation. De plus en plus présent dans le onze de départ des derniers matches, il prouve que le moment est venu, et que ses stages d'observation aux côtés de Luiz Gustavo lui ont fait un bien fou. On peut dire la même chose d'un Bouna Sarr, devenu "titulaire bis" comme ses deux collègues des couloirs Amavi et Sakai, ou d'un Zambo-Anguissa au milieu.
On ne sait pas quel onze alignera Garcia jeudi à Bilbao, mais sa science du turnover devrait encore fonctionner à plein tube dans une compétition qu'il a dédiée à cela depuis le début de la saison, avec 19 joueurs titularisés au moins une fois en Europa League, soit la quasi-totalité de son effectif. Et pour l'instant, ça marche !