Garcia a-t-il vraiment fait l'impasse ?

Au lendemain de la défaite 3-0 de l'OM à Paris en quart de finale de la coupe de France, la deuxième en trois jours, les interprétations des observateurs divergent, notamment sur la compo mise en place par Rudi Garcia ou sur le degré de motivation des Olympiens sur cette rencontre. Certains estiment que la différence de niveau entre les deux effectifs a été respectée, quand d'autres affirment que Garcia n'a pas fait de la qualification en demies un véritable objectif. C'était notamment le cas de Christophe Dugarry sur l'antenne de SFR Sport : "Les Marseillais sont bien sympas à faire des déclarations, mais ils n’ont rien fait pour le gagner ce match. Que ce soit la composition de départ ou les changements, Garcia s'est foutu de notre gueule. Il n'a strictement rien fait pour gagner cette rencontre".

Un jugement un peu lapidaire, mais que l'on a lu ou entendu à de nombreuses reprises que ce soit dans la presse ou les réseaux sociaux. Mais tout le monde ne partage pas cet avis, surtout lorsqu'il y a une demi-finale de coupe de France à la clé, et même plus lorsque l'on voit les acteurs qui restent en lice. C'est ce que pense l'ancien défenseur olympien Bernard Bosquier : "Je n'y crois pas à ça, on ne lâche pas un match comme ça. Surtout quand on voit qui est dans le dernier carré, avec deux clubs de National. Il y avait une vraie chance d'aller en finale et de la gagner, alors je ne vois pas une équipe décider de se faire éliminer. En plus, dire qu'on lâche un match et qu'on gagnera le suivant face à Nantes, ce serait un très mauvais calcul. C'est avec ce type de raisonnement que l'on passe à côté. Garcia n'a peut-être pas aligné la meilleure équipe possible, mais je ne l'imagine pas dire à ses joueurs de ne pas jouer à fond. On a été dominé par meilleur que nous, c'est tout".

Du côté de Rudi Garcia, l'explication est beaucoup plus simple. Le plan olympien est tombé à l'eau en encaissant un but avant le repos. Dès lors, il était trop compliqué de remonter face à une équipe comme le PSG : "On peut dire qu’on a fait une très bonne première période. On était bien organisé. Le plan de jeu a fonctionné jusqu’à ce but. Quand le chronomètre passe la 45e minute, il est interdit de prendre un but, surtout quand on a le ballon". Un argument que partage Bernard Bosquier, même si ce dernier ne limite pas ses explications à ce seul but encaissé : "Je vois avant tout des individualités qui n'ont pas été au niveau, comme Thauvin qui semblait complètement cuit, Njie qui a fait n'importe quoi lorsqu'il avait le ballon, ou encore Abdennour. Lui, je me demande vraiment ce qu'il lui arrive. Il manque le ballon sur le deuxième but, il tape des chandelles... On ne pouvait pas espérer grand-chose avec des performances comme ça face au PSG. Mais c'est vrai, on ne prend pas un but à la 45e minute, c'est interdit".

On se souvient d'un OM-Benfica (1-2) en 2010 en Europa League. À l'époque, Didier Deschamps avait été suspecté d'avoir lâché la qualification au bénéfice du championnat. S'il ne l'avait pas reconnu, le coach olympien ne l'avait pas vraiment nié non plus. Était-ce le cas de ce PSG-OM ? Chacun est libre de se faire son idée...