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Garcia a retrouvé son système favori
Autour de l'OMPublié le 18/09 à 07:00

Garcia a retrouvé son système favori

Lorsque l'on parle de schéma tactique à un entraîneur, ce dernier rétorque généralement que ces histoires de système n'intéressent que les journalistes (ou les supporters qui les lisent), et que "l'important, c'est l'animation". Soit, mais si l'on se penche sur le match de dimanche face à Guingamp (4-0), on constate une première mi-temps stérile pour un OM, certes dominateur, mais régulièrement mis en danger par les contres bretons. On remarque aussi un changement de système au retour de la pause et, comme par hasard, un OM beaucoup plus efficace face à un adversaire acculé sur son but. Pas besoin d'être prix Nobel pour constater que ce passage du 4-2-3-1 au 4-3-3 a porté ses fruits, ce que n'a pas cherché à nier Rudi Garcia en conférence de presse : "On est passé en 4-3-3 et c'était plutôt bien. On a changé en faisant entrer Max (Lopez) pour avoir beaucoup plus de solutions autour du porteur du ballon et ça nous a aidés à être plus performants dans la maîtrise et dans la percussion. Lorsque Kevin (Strootman) est arrivé, j'ai dit que cela nous offrait des solutions supplémentaires, et c'est ce que nous avons mis en pratique en deuxième période. Le fait de passer à trois milieux et d'enlever un attaquant nous donne plus de densité".

Une simple inversion du triangle

Alors, concrètement, comment opère-t-on ce changement tactique et pourquoi ? "En fait, c'est assez simple, explique au Phocéen l'ancien défenseur et coach olympien Bernard Casoni. On inverse le triangle au milieu. En 4-2-3-1, l'OM joue avec deux numéros 6 et un dix (Payet), alors qu'en 4-3-3, on met une sentinelle devant la défense et deux milieux un peu plus hauts qui se partagent les deux côtés du terrain et se projettent un peu plus. Dans ce cas-là, on a plus de possibilités offensives, mais on est aussi plus exposé défensivement sur les contres. Mais, quel que soit le système, c'est une question d'équilibre quand tu as le ballon ou pas, et ça, ce sont souvent les joueurs qui décident. Que fait-on à la perte du ballon ? On cherche à le récupérer plus haut ou on recule ? C'est une question d'état d'esprit". Une dernière remarque assez évidente, et soulignée par Garcia lui-même concernant le comportement de ses joueurs en première période. Mais, ce retour au 4-3-3 qu'avait tenté d'imposer le coach au début de son mandat avant d'y renoncer est aussi le signe d'une évolution de l'équipe dans l'application des consignes. Pour l'ancien milieu olympien Eric Roy, on est même devant l'exemple type d'un coup d'échec réussi : "En enlevant Ocampos, Rudi a déplacé Payet qui n'est pas un vrai joueur de couloir. Du coup, ce dernier s'est baladé entre les lignes adverses et a apporté du surnombre dans l'entrejeu. Il a brouillé les pistes de l'adversaire, avec en plus de la qualité technique avec le petit Lopez. Tout cela a fait que l'OM attaquait mieux, avec plus de monde devant. Pour moi, c'est ce qui a fait la différence. Donc, oui, le changement de système est important sur ce coup-là".

S'adapter aux adversaires

La conclusion que l'on peut tirer de ce match est à peu près la même que celle que l'on pouvait faire l'an dernier, lorsque Garcia était passé au 4-2-3-1. Dans l'idéal, le 4-3-3 est le système le plus offensif, notamment face à des adversaires de moindre qualité, alors que le 4-2-3-1 permet d'assoir plus facilement le bloc défensif de l'équipe dans les gros matches. Ce que confirme Bernard Casoni, même s'il souligne que ce sont d'abord les joueurs qui décident du résultat en rappelant un exemple assez réjouissant : "C'est peut-être plus sécurisant quand on a deux numéros 6. Mais on peut s'adapter à l'adversaire dans n'importe quel système. L'important, c'est la force que l'on dégage. Rappelez-vous de la remontada de Barcelone, ils sont passés à trois derrière avec un marquage individuel, ils ont pris des risques en jouant à un contre un derrière face au PSG, alors qu'ils auraient pu se faire transpercer ! Cela veut bien dire que ce n'est pas qu'une question de système, mais aussi une question de rapport de force. Dimanche, au départ, il est plutôt en faveur de Guingamp avec son organisation face aux deux pointes basses d'un OM qui en impose moins à l'adversaire. En changeant à la mi-temps, avec des milieux plus hauts, le rapport a changé, mais l'état d'esprit des joueurs aussi !".

Ce que l'on peut aussi relever pour finir, c'est que l'OM présente depuis la fin du mercato une équipe composée de joueurs de très haut niveau et que, dans ce cas-là, les choses sont toujours plus faciles. On l'a vu avec les buts de Payet et Thauvin, qui n'ont pas grand-chose à voir avec le schéma de jeu. Mais, comme Garcia l'a souligné, l'accumulation de ces très bons joueurs va lui permettre de changer régulièrement de schéma et lui procurer ainsi plus de possibilités. On n'a pas fini de parler tactique en conférence de presse...