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Formation : ça progresse, mais doucement...
Autour de l'OMPublié le 22/06 à 07:00

Formation : ça progresse, mais doucement...

Comme chaque année à pareille époque, la FFF publie son classement des centres de formation (voir ici). Un classement établi par l'ensemble des acteurs du football national et qui s'appuie sur des critères comme le nombre de contrats pros signés par les jeunes du club, le nombre de matches joués par ces derniers, le nombre de matches en sélections nationales, ou encore les diplômes obtenus par les pensionnaires du centre. Et comme d'habitude, on retrouve les mêmes en tête de classement, avec un podium constitué de Lyon, Paris et Monaco. Concernant l'OM, mauvais élève depuis des lustres en la matière, il y a tout de même un léger mieux puisque le club olympien grimpe trois marches par rapport à l'an dernier avec la 17e place. Pas de quoi pavoiser, mais c'est déjà ça.

Faire jouer les jeunes

Alors, pourquoi cette fatalité d'un OM en queue de classement dans ce secteur si important du football professionnel ? Le Phocéen a posé la question à l'ancien directeur du centre olympien entre 2013 et 2016, Thomas Fernandez : "Il y a plusieurs critères, bien sûr, mais on s'aperçoit que le principal est de sortir des jeunes et de les faire jouer. Il suffit de les compter, et on voit pourquoi l'OM reste en bas du classement, même s'il grimpe un peu cette année, car Lopez et Kamara ont joué. Mais ce n'est pas encore suffisant pour en faire un vrai club formateur. Il suffit de regarder Toulouse, par exemple, qui forme et fait jouer ses jeunes. Résultat : ils viennent de vendre Issa Diop à West Ham pour 20 M€, et ce sera bientôt la même chose avec Alban Lafont. Ils font jouer leurs jeunes et en tirent beaucoup d'argent, c'est le schéma idéal".

Un budget pour recruter

Un schéma évidemment vital pour des clubs comme Toulouse (6e), et aussi Rennes (4e), Nantes (5e) ou encore Le Havre (9e). Mais comment expliquer que des clubs à très gros budgets comme Lyon, Paris et Monaco trustent le podium, eux qui recrutent des joueurs à prix d'or ? "Il faut savoir que le PSG forme énormément de bons joueurs dans les jeunes catégories, explique Fernandez, et même s'ils sont peu à jouer avec l'équipe première, ils sont très nombreux à évoluer en Ligue 1 et dans les grands championnats européens. C'est la même chose pour Monaco. En revanche, c'est différent pour Lyon qui joue souvent avec une moitié de joueurs titulaires formés au club, c'est dans leur ADN. Mais ils ont une enveloppe conséquente pour recruter des jeunes pour leur formation, alors qu'à l'OM, en tant que responsable de la formation à l'époque, je n'avais aucune visibilité sur budget. Il faut leur demander s'il y a une évolution à ce niveau-là. À l'OM, les meilleurs jeunes viendront s'ils savent qu'ils ont une chance de jouer, mais aussi si on fait ce qu'il faut pour les attirer".

Le chantier de Zubizarreta

Les efforts entrepris depuis l'arrivée de l'équipe McCourt pour inverser la tendance ne sont pas encore visibles, mais on constate que les relations avec les clubs de la région sont rétablies, ce qui est un moindre mal. Le recrutement des meilleurs jeunes est aussi en chantier, sous la responsabilité d'Andoni Zubizarreta, de son adjoint Albert Valentin, et surtout du nouveau reponsable Sébastien Perez, comme il nous l'expliquait récemment : "On doit avoir un réseau et une cellule discrète et réactive, capable d'aller chercher le joueur ciblé avant que tout le monde se mette dessus". En clair, ne plus hésiter à faire des efforts, y compris financiers, pour aller chercher le haut du panier. "Il y a deux stratégies, conclut Fernandez. On peut faire un gros effort financier et faire venir une dizaine de tops joueurs chez les jeunes pour les former, ou alors faire de la post-formation en allant chercher des joueurs de 19 ou 20 ans". L'espoir de voir l'OM un jour en haut du classement passe par là...