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Faut-il vraiment s'inquiéter pour la prolongation de Garcia ?
Autour de l'OMPublié le 06/06 à 07:00

Faut-il vraiment s'inquiéter pour la prolongation de Garcia ?

Hier mardi, au sein d'un dossier spécial transferts, L'Equipe titrait "Garcia pose ses conditions", affirmant que le coach olympien souhaitait des garanties sur les moyens mis en oeuvre pour le recrutement. Rien de bien étonnant, sauf que ces "conditions" évoquées concernent sa prolongation, que l'on pensait acquise, mais qui s'avère loin d'être garantie pour l'instant, selon le quotidien sportif. Sous contrat jusqu'en juin 2019, le très apprécié entraîneur olympien devrait normalement intégrer le cercle très fermé des coachs qui ont duré à l'OM, comme Didier Deschamps ou Roland Courbis, mais sa signature n'est pas encore apposée en bas du contrat. Il va donc falloir scruter les prochains mouvements du mercato pour voir Garcia prolonger, ou pas, son aventure marseillaise.

"Quand il est en position de force..."

Un suspense qu'il aime entretenir depuis le début de sa carrière, comme nous l'explique François Launay, journaliste à Lille pour 20 Minutes : "L'une de ses principales caractéristiques est d'aimer se faire désirer pour avoir ce qu'il veut, d'autant qu'il est en position de force à l'OM pour négocier. Je me souviens qu'au LOSC, son vrai-faux départ avait marqué les esprits. Il avait été licencié à l'été 2009 par le président Seydoux avant d'être rappelé sur le fil à une semaine de la reprise, car ce dernier n'avait pas pu s'entendre avec Paul Le Guen pour le remplacer. Du coup, Garcia avait posé ses conditions. Il avait eu la tête du directeur Xavier Thuilot et obtenu une augmentation de salaire très conséquente avec une belle prolongation. Même chose un peu plus tard après le doublé coupe-championnat, avec une nouvelle augmentation à 250 000 euros mensuels, ce qui était énorme pour le LOSC, et la garantie de recruter les joueurs qu'il souhaitait. En fait, il n'est pas très différent des autres entraîneurs, sauf qu'il est un excellent négociateur. Quand il est en position de force, il obtient ce qu'il veut pour lui comme pour le recrutement, comme partout où il est passé".

La pression sur Zubizarreta

En gros, Rudi Garcia ne fait rien d'autre que mettre un petit coup de pression sur ses dirigeants, en particulier Andoni Zubizarreta, pour renforcer son effectif avec des joueurs qu'il a ciblés, et pas du deuxième choix. Après avoir vu Lyon et Monaco le dépasser sur le fil, hors de question pour lui de rester une nouvelle fois au pied du podium, et pour cela, il compte bien être entendu sur le recrutement. "Il est extrêmement soucieux de son image et de sa carrière, explique le journaliste de La Voix du Nord Sébastien Noé, et il n'aime pas partager le pouvoir. Il veut centraliser toute la communication et le pouvoir de décision autour de lui". Cette lutte pour le pouvoir, il l'avait également livrée à la Roma qui, comme la plupart des clubs italiens, ne recrutait que par l'intermédiaire de son directeur sportif. C'est ce que nous expliquait la journaliste romaine Alessandra Bianchi : "Il y a eu des frictions avec le directeur sportif Walter Sabattini, notamment parce qu'il voulait à tout prix certains joueurs, comme Gervinho par exemple. Cela a été un succès au début, mais ça ne s'est pas bien terminé". Pour autant, rien ne dit que l'histoire sera la même à l'OM, même si l'on ne peut jurer de rien, comme nous le rappelle François Launay : "Une semaine avant son départ à la Roma, il nous affirmait en conférence de presse qu'il restait à Lille. Il l'avait même répété en plusieurs langues pour être bien sûr d'être compris. Quelques jours plus tard, il était parti !".

Bien sûr, l'OM n'est pas le LOSC, et le timing est également très différent. Compte tenu de ce qu'il vient de réaliser à Marseille, de sa cote auprès des supporters et de sa relation avec Jacques-Henri Eyraud, la mauvaise surprise semble très improbable. "Je serais quand même surpris, confirme Launay, car il est dans un environnement parfait pour lui à l'OM et qu'il n'a pas terminé son cycle. S'il devait partir, ce serait pour un très gros club, un club du Top 10 européen. Par exemple, je ne le vois pas partir pour une équipe comme Valence. Il faudrait vraiment du très lourd". Le marché des entraîneurs du Top 10 étant ce qu'il est actuellement, la menace semble quand même trop lointaine pour s'inquiéter outre mesure.