Europa League : pourquoi il faut la jouer à fond
Demain jeudi (21h05), l'OM joue sa qualification pour les seizièmes de finale de l'Europa face au Red Bull Salzbourg au Vélodrome. Le fameux match du milieu de semaine honni des entraîneurs de Ligue 1, qui a du mal à remplir des moitiés de stades et dont l'importance fait souvent débat. Sauf que là, il n'y aura pas de débat. Pourquoi ? Parce que l'OM a sa qualification entre les mains et peut se contenter d'un match nul face à un Red Bull déjà assuré de terminer premier du Groupe I. Des arguments largement suffisants pour ne pas se tromper de combat. Certes, le podium de la Ligue 1 reste, de loin, l'objectif numéro un des hommes de Garcia et du club, mais se ramasser aux portes des seizièmes de l'Europa League après avoir bataillé quatre mois face à des équipes de deuxième zone serait tout simplement inadmissible.
Alors évidemment, les détracteurs de cette coupe d'Europe qu'ils qualifient de "low cost" sont encore nombreux, principalement dans les grands clubs. Récemment, un ancien dirigeant olympien nous confiait que l'OM avait fait une grosse erreur en bataillant la saison dernière pour accrocher cette cinquième place qualificative, et que ce choix pourrait bien nous coûter les deux ou trois points nécessaires pour nous hisser sur le podium en fin de saison. Pertinente ou pas, cette façon de voir les choses n'a pas de sens d'un point de vue sportif. Cela reviendrait à dire qu'il faut également balancer la coupe de France et la coupe de la Ligue afin de ne se concentrer que sur le championnat. Bref, ne jouer que 38 matches avec une équipe type et laisser sur le carreau le reste de l'effectif. Parce que les coupes sont aussi là pour ça. Au-delà de l'enjeu purement sportif, elles permettent au coach de maintenir son effectif sous pression et de tester, justement, ceux qui aspirent à intégrer cette équipe type et ceux qui peuvent en sortir à tout moment.
De plus, les Olympiens s'apprêtent à affronter une vraie bonne équipe européenne, même si le championnat autrichien reste un championnat très modeste. Salzbourg n'est d'ailleurs pas taillé pour briller en local. Il s'agit du laboratoire du géant de la boisson énergétique dont les ambitions dans le football international ne sont plus un secret. A l'image de ce qui est arrivé au jeune défenseur central français Dayot Upamecano, recruté en 2015, les jeunes pousses de Salzbourg savent bien qu'en cas de bonnes performances elles rejoindront le grand frère du Red Bull Leipzig, deuxième de Bundesliga la saison dernière et bien placé pour se qualifier en 8es de finale de la Champions League. La preuve avec la domination de Salzbourg dans ce Groupe I, une équipe qui n'a pas perdu un seul de ses 14 derniers matches européens et qui souhaite terminer invaincue pour la quatrième fois d'affilée en phase de groupes, un record. Enfin, les connaisseurs savent que le RB Salzbourg a remporté la Youth League la saison dernière au nez et à la barbe des géants européens, et c'est tout sauf un détail.
Pour résumer, Rudi Garcia et ses hommes ont rendez-vous avec leur avenir face aux Autrichiens. Un rendez-vous clé pour de vrais combats européens dès février prochain, à l'image des batailles épiques des Lyonnais face à la Roma, Besiktas et l'Ajax la saison dernière. Nous avons encore en tête les campagnes de 1999 et 2004 jusqu'en finale, alors ne nous privons pas de remettre ça puisque l'occasion nous est offerte !