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Et à la fin, c'est Rolando qui joue ?
Autour de l'OMPublié le 14/10 à 07:00

Et à la fin, c'est Rolando qui joue ?

En mai dernier, on a bien cru que l'aventure se terminait pour Rolando à l'OM. Déjà, le colosse du Cap-Vert était en fin de contrat, et à 32 ans (33 depuis le mois d'août), on n'imaginait pas vraiment l'OM miser sur lui pour l'avenir. De plus, et c'était la principale raison, le courageux défenseur central était victime d'une rupture totale du tendon d'Achille lors du dernier match de la saison, peut-être la pire blessure pour un footballeur, surtout à son âge. Mais c'était sans compter sur la loyauté de ses dirigeants et de Rudi Garcia. En cette fin de saison chargée pour l'OM, Rolando souffrait déjà de ce tendon, mais les absences et les enjeux l'avaient poussé à s'accrocher en dépit d'un risque de rupture qu'il savait important. Jacques-Henri Eyraud ne l'a pas oublié et a respecté sa promesse en lui offrant une saison supplémentaire en dépit d'une absence programmée de plusieurs mois. "Après la blessure, on n'a pas beaucoup discuté, expliquait-il hier samedi dans les colonnes de La Provence. Ils se sont bien comportés avec moi. Ça me rend heureux, car ça signifie que j'ai fait quelque chose ici et que je suis un bon pro". Une dernière phrase qui résume tout.

Une étiquette de transfert foireux

Pourtant, on ne peut pas dire que l'aventure avait débuté dans des conditions idéales pour l'international portugais. Arrivé le 31 août 2015 dans un OM qui tangue après la déflagration Bielsa, Rolando symbolise le doute qui plane au-dessus du club. On parle d'une mainmise du fonds d'investissement Doyen Sports sur le recrutement, avec l'entraîneur Michel en figure de proue, l'énigmatique Lucas Silva et, donc, l'arrivée de Rolando. Indésirable à Porto, il sort de trois prêts pas franchement fructueux au Napoli, à l'Inter et surtout à Anderlecht où il ne joue qu'une dizaine de matches. Suffisant pour lui coller une étiquette de transfert foireux, d'autant qu'il signe pour trois ans et un salaire des plus confortables. Sa première saison est à l'image de cette réputation : médiocre. Il se partage un peu de temps de jeu avec Karim Rekik, se fait régulièrement railler pas les commentateurs, siffler par les supporters, et symbolise un OM à la dérive qui termine à la 13e place du classement. La deuxième saison part sur les mêmes bases, car il n'a pas la confiance de Franck Passi qui lui préfère Doria. Mais, le vent va tourner. L'OM est racheté en octobre par Frank McCourt, Rudi Garcia arrive et, pour son premier match, il sort Rolando du placard pour l'aligner au Parc face au PSG (0-0). Le Portugais est élu homme du match et ne quittera plus les compos de départ du nouveau coach olympien. Il finira même par retrouver la sélection portugaise (21 capes) après des années d'absences.

Et s'il mettait tout le monde d'accord ?

Un retour au premier plan arraché à la force du poignet, en dépit des moqueries et des doutes sur son niveau, qui illustre la force de caractère de ce bon soldat intraitable sur l'homme et imperméable aux critiques. À tel point qu'on se demande même si son retour à l'entraînement cette semaine n'augure pas des changements à venir dans une défense centrale olympienne en difficulté depuis le début de la saison. Avec un Rami qui rame pour retrouver son niveau et un Caleta-Car toujours en période d'intégration, on se dit que le Portugais pourrait bien, pour la énième fois, rebattre les cartes dans ce secteur du jeu olympien. Pour l'ancien défenseur marseillais Fabien Laurenti, c'est une hypothèse à ne surtout pas écarter : "Malgré les critiques, il a toujours fait ses matches. On voit surtout que, lorsqu'il n'est pas là, ça ne se passe pas très bien. Alors, pourquoi ne pas encore créer la surprise et retrouver sa place de titulaire ? Qu'on le veuille ou non, c'est quand même un mec qui a une grande expérience et qui n'essaie jamais de faire ce qu'il ne sait pas faire. À ce poste-là, c'est primordial. Il n'est peut-être pas rapide, mais il sait compenser avec son placement et ses anticipations. En plus, il a toujours fait preuve d'une grande grinta et d'un état d'esprit irréprochable. Il faut voir s'il réussira à récupérer complètement de sa blessure, mais si c'est le cas, il jouera. Si Garcia lui fait confiance depuis le début, ce n'est pas un hasard. On ne prolonge pas un gars blessé comme ça juste pour lui faire plaisir".

Selon Rolando lui-même, il sera prêt début novembre, d'ici trois ou quatre semaines maximum. On ne saurait que conseiller à Rami et Caleta-Car d'accélérer leur retour en forme, car avec un Rolando en état de marche, on sait qu'il finit toujours par jouer...