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Bilbao attend les supporters marseillais avec crainte
Autour de l'OMPublié le 14/03 à 14:59

Bilbao attend les supporters marseillais avec crainte

Il y a trois semaines, lors de la venue du Spartak Moscou à Bilbao pour les 16es de finale de l'Europa League, des incidents ont éclaté entre supporters autour du stade de San Mamés et un policier a trouvé la mort suite à un arrêt cardiaque. Depuis, le débat sur la sécurité autour des matches occupe les médias et les politiques au Pays basque, et la venue d'environ 900 supporters de l'OM demain jeudi va être surveillée comme le lait sur le feu par plus de 1 500 policiers.

Une situation tendue que décrit au Phocéen Xabier Madariaga, journaliste à la EITB, la télévision publique basque, à Bilbao. Interview :

Xabier, le match de demain à Bilbao est-il un sujet d'inquiétude pour les autorités ?

Xabier Madariaga : "Bien sûr. Je travaillais le jour du match entre l'Athletic et le Spartak Moscou, et j'étais là lorsque le policier est décédé d'un arrêt cardiaque. Depuis, la violence dans le football basque est devenue un vrai sujet, car il existe des groupes de supporters assez violents autour du club. Le département autonome de l'Intérieur (équivalent d'un ministère de l'Intérieur basque) s'est emparé de cette question depuis les incidents. Mais c'est un sujet très sensible, et les gens concernés par ces affaires ne parlent pas".

Craint-on à Bilbao la venue des supporters de l'OM ?

XM : "Oui, après ce qu'il s'est passé face à Moscou, c'est évidemment une crainte. Les politiciens se sont emparés du sujet et il y a un grand débat sur le dispositif de sécurité à mettre en place le jour du match. Il va y avoir des changements à ce niveau-là et on va voir ce qu'il se passe. Les journaux en parlent beaucoup car les fans de Marseille sont connus ici pour être parfois violents. C'est même l'objet d'une bataille politique, car la droite espagnole a mis en accusation le gouvernement basque à cause de ces incidents".

Y a-t-il une tradition de violence les jours de match à Bilbao ?

XM : "Habituellement, non. Mais lors de la venue du Spartak, la situation était beaucoup plus tendue que d'habitude et des bagarres ont éclaté sur l'esplanade autour de San Mamés. Il était difficile pour les agents de contrôler ce qui se passait, même s'ils étaient nombreux. L'ambiance était inhabituelle".

Que disent les groupes de supporters concernés ?

XM : "Les Herri Norte, le groupe considéré comme violent ici, n'a pas voulu parler aux médias et s'estime persécuté. Mais beaucoup ont été aperçus avec des armes, comme des poings américains, ce qu'a confirmé la police".

Au-delà de ces incidents, le stade de San Mamés est surtout réputé pour son ambiance formidable. C'est toujours le cas ?

XM : "Bien sûr. D'ailleurs, lorsqu'ils ont construit le nouveau San Mamés, on avait peur qu'il perde cette chaleur légendaire qu'il pouvait y avoir dans l'ancien. Mais c'est toujours pareil. Les soirs de match, tout Bilbao est aux couleurs de l'Athletic, il y a des drapeaux devant tous les bars et les restaurants, et ils allument des pétards à chaque but. C'est une ambiance unique".

Est-ce que l'Athletic est le club le plus aimé du Pays basque ?

XM : "Non, on ne peut pas dire ça. Chaque territoire a son équipe, avec la Real Sociedad, Osasuna, Eibar et Alavés, et les derbys sont très chauds. Il y a plus de monde à Bilbao parce que la province est plus peuplée, mais l'amour est identique pour chaque club".

C'est en tout cas un club unique par sa politique de recrutement...

XM : "Oui, il n'y a que des Basques qui y jouent, et il n'y a pas de débat avec ça. Le club a toujours fonctionné comme ça et c'est accepté, même si les autres clubs basques font jouer des étrangers. Personne ne remet ça en cause, c'est dans l'histoire du club".